VENTE DE MÉDICAMENTS ILLICITES À TOUBA : Quand l’impunité s’érige règle

La Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna), dans le cadre du déroulement de la caravane « Yeksi Naa » en partenariat avec l’Ajspd, a été  dans la ville religieuse de Touba. Dans cette localité l’impunité s’est érigée en règle dans la vente de médicaments.

Rien n’est respecté à Touba, en ce qui concerne la vente de médicaments et autres produits pharmaceutiques. Comme le veulent le règlement, il faut une certaine démarche administrative à respecter pour ouvrir une officine notamment avoir l’autorisation du ministère de la Santé d’ouvrir un établissement de distribution des médicaments. Sans compter la distance réglementaire à respecter entre deux pharmacies qui est de 400 m à l’intérieur du pays et de 200 entre 300 m dans la capitale. Dans la ville religieuse de Touba, avec la prolifération des dépôts qui s’est longtemps installée, c’est l’anarchie totale qui y règne. Aucun respect. On peut constater sur distance de moins de moins de 20 m, cinq, sinon plus de dépôts se côtoyant, et retenez bien, parfois en face d’un centre où d’un établissement sanitaire créant un désordre total et une concurrence déloyale avec les 40 pharmacies en norme qui existe dans la cité religieuse.

De ce commerce illicite découle la responsabilité de tout un chacun, du chef religieux, en passant par les autorités étatiques, jusqu’aux agents sanitaires. Personne ne veut prendre la responsabilité alors que l’État sénégalais quand il a voulu mettre fin au commerce illicite d’armes à feu, cela s’est fait en un laps de temps sans bruit ni trompette. Ce qui montre qu’il y a une peur bleue du gouvernement sénégalais de régler définitivement cette problématique une fois pour toute à Touba. Cette situation chaotique qu’a provoquée le circuit parallèle de la vente de médicaments de la rue dans cette localité, a permis au Dr Mbacké Sylla, Médecin-chef du poste de santé de Darou Marnane, et adjoint du médecin-chef du district sanitaire de Touba, de sortir de ses gongs et d’alerter. « Nul n’ignore l’importance des médicaments dans le système sanitaire. Ils constituent un des piliers fondamentaux du système sanitaire et y mettre du sable c’est foirer toute la chaîne ».

Selon lui, la vente de médicaments de la rue est un fléau national. Et que les autorités informées sur ce circuit parallèle sont conscientes de cette situation et cherchent d’arrache pieds des solutions pour l’endiguer. Ce dernier a fait part par ailleurs que la floraison des dépôts devant des structures publiques à Touba est un problème qui interpelle tout le monde et que la vente de médicaments de la rue constitue un danger pour la santé des populations. Au niveau des dépôts surtout, beaucoup de choses sont ignorées surtout la provenance, la qualité et la conservation de ces médicaments. Ainsi pour se passer de cet commerce illicite, le district sanitaire de Touba privilégie l’utilisa médicaments génériques qui sont beaucoup moins chers et sont de qualité.

Le manque de moyens pousse les patients à aller vers les dépôts

Dans les points de prestation, le manque de moyens pose souvent problème. Les patients pour ce faire, sont obligés parfois d’aller vers les dépôts où ils ont la possibilité d’avoir des médicaments à bas prix ou par crédit. Ce qui justifie la particularité du contexte de Touba, avec toute la sensibilisation qui y est faite. « Les dépôts ouverts devant les postes et centres de santé ce n’est pas légal, même si nous n’avons pas la prérogative de leur demander de fermer boutique », martèle-t-il. Parlant de l’initiative « Yeksi Naa » Dr Mbacké Sylla de faire savoir que le district sanitaire de Touba n’est pas resté en reste. « C’est un programme qui est bien accueilli à bras ouverts dans la ville religieuse », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Il nous a facilité pas mal de chose surtout en matière d’acquisition. Il a mis fin à la rupture de médicaments tant observé dans le district sanitaire, même s’il reste quelques points à améliorer pour aller de l’avant ». Parmi ces points, on peut citer le taux de remboursement qui a été négocié à hauteur de 25%. Ce qui semble être un peu élevé pour les postes de santé. Mais aussi, il y a l’amélioration de la rupture de médicaments avec le besoin énorme de Touba, vu sa population.

L’installation des dépôts devant les structures justifiée

Mamadou Moustapha Mbengue, docteur en pharmacie, et président du regroupement des pharmaciens de la région de Diourbel, interpelé par rapport à l’installation des dépôts devants les structures sanitaires publiques n’a pas fait dans la dentèle en faisant comprendre que c’est leurs stratégies. « Ces gens sont des commerçants et se comportent comme tel », a-t-il déclaré. Avant de préciser : « Sans doute parce que la demande est plus généreuse de ce coté qu’ils ont décidé d’y s’installer. En ce qui nous concerne, il y a des normes d’installation. Une certaine distance que nous sommes tenus de respecter entre les pharmacies ». Ce dernier a fait savoir qu’ils n’ont pas le pas le pouvoir de régulation. « Nous ne sommes ni policier ni gendarme, encore moins autorité religieuse et politique. Il appartient à ces derniers de réguler, de parler de la situation. En tant que professionnels du médicaments ce que nous pouvons c’est de sensibiliser les populations sur les dangers du médicaments de la rue. Le problème de coût ne se pose pas. Il faut juste noter que la situation a trop duré et faut réussir à faire comprendre aux populations qu’elles sont en train de s’exposer », conclut-il.

Saër DIAL

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