Venezuela : Manifestation et contre-manifestation entre antis et pros Maduro le chef de l’Etat

C’est dans la rue que s’est déroulé, samedi 12 mars, le bras de fer entre le président vénézuélien Nicolas Maduro et l’opposition, majoritaire au Parlement. Cette dernière a mobilisé des milliers de manifestants à travers le pays pour exiger le départ du socialiste. Initiative à laquelle le chef de l’Etat a répondu par un rassemblement similaire.
Aux cris de « Démission ! », les opposants au chavisme − du nom du défunt président Hugo Chavez, au pouvoir de 1999 à 2013 − se sont réunis à Chacao, à proximité de Caracas. Au même moment, une marée rouge tout aussi importante a pris possession du centre de la capitale en scandant « Maduro ne s’en va pas ! » et « Yankees, go home ! ».

Aucun affrontement n’a été signalé dans le pays, parmi les plus violents du monde et hanté par le souvenir des mobilisations anti-gouvernementales qui s’étaient soldées en 2014 par 43 morts.

En clôture de la marche de l’opposition, le président du Parlement, Henry Ramos Allup, a annoncé le lancement à partir de dimanche d’un « débat permanent » à l’Assemblée pour discuter de la prolongation de l’état d’urgence économique, décrété par le président Maduro le 15 janvier.

Ce texte, qui lui accordait des pouvoirs étendus pour 60 jours renouvelables, avait été rejeté une semaine plus tard par l’Assemblée monocamérale,   avant d’être malgré tout validé par le Tribunal suprême de justice (TSJ), accusé d’être inféodé au chavisme

Sous le slogan « Allez, on donne tout ! », la vaste coalition de la Table de l’unité démocratique (MUD), qui va de la gauche modérée à la droite dure, avait convoqué ses sympathisants à Caracas et dans 15 des 23 Etats du pays sud-américain. En misant sur la rue, les adversaires du chef de l’Etat cherchent un soutien de poids aux deux procédures légales qu’ils ont entamées cette semaine pour tenter d’écourter le mandat de M. Maduro. Celles-ci ont a priori peu de chances d’aboutir.

Dans ce pays pétrolier miné par la chute des cours du brut, où la population souffre quotidiennement d’une inflation galopante et de graves pénuries, l’opposition travaille dans deux directions pour faire partir au plus vite le président : un référendum révocatoire et une modification de la Constitution pour raccourcir sa mission à la tête de l’exécutif. Ces initiatives requièrent le feu vert d’organismes réputés proches du gouvernement, le TSJ et le Conseil national électoral.

De son côté, Nicolas Maduro a promis de rester au pouvoir « jusqu’au dernier jour », lors d’un discours devant ses partisans où il a repris le style grandiloquent de son prédécesseur et mentor, Hugo Chavez. « Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Je suis là pour lutter », a-t-il ainsi lancé.

Soucieux de montrer le soutien dont il bénéficie encore, le président avait donc lui aussi donné rendez-vous à ses partisans dans les rues de Caracas avec un mot d’ordre différent :dénoncer la décision de Washington de renouveler un décret qualifiant le Venezuela de « menace inhabituelle et extraordinaire contre la sécurité » américaine. En réaction à ce texte, le chef de l’Etat a rappelé mercredi son plus haut représentant diplomatique aux Etats-Unis.

Source lemonde.fr

Michel DIEYE

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