Tourisme : Un rapport dénommé  »Hospitality Report » décerne de bonnes notes au Sénégal, mais…

« L’industrie touristique sénégalaise se porte bien… », C’est ce qui ressort du rapport ‘’Hospitality Report’’ présenté hier par la plateforme hôtelière ‘’Jovago, rapport qui réunit plusieurs sources dont les données da Banque mondiale et de l’Organisation Mondiale du Tourisme.

Guillaume Pépin, Directeur Afrique de l’Ouest de la plateforme et Ismaela Cabral Cambel le responsable Afrique de l’Ouest des relations publiques faisaient face, hier, Mardi 9 février 2016 à la  presse à Dakar.

Ce rapport daté du mois de février 2015, a été présenté aux journalistes et  professionnels du tourisme et de l’hôtellerie comme contenant « des données fiables et utiles issues de Google, de la Banque Mondiale, de l’Organisation mondiale du tourisme OMT »

Forces et faiblesses

Parmi les forces et faiblesses, quatre pôles touristiques sortent du lot, comme Dakar qui concentre 51% grâce à sa capacité d’hébergement, suivi de la Petite-Côte et du Sine Saloum  20%, ensuite de la Casamance 14%, ne laissant que 15% pour les autres localités du Sénégal.

Pourtant à travers les échanges,  même si les panélistes ont voulu jouer les diplomates, pour ne pas charger nos autorités, il ressort que c’est une faiblesse de notre politique touristique car, les zones comme les chutes de Niagara, Dindifélo, nos parcs zoologiques, nos réserves naturelles sont des potentialités non valorisées.

Toutefois, de cette étude présentée par Ismaël Kambell, responsable des relations publiques de la plateforme, sur le plan du Tourisme, notre pays dans la sous-région se positionne parmi les leaders.

Le tourisme qui rapporte en moyenne 300 milliards de francs CFA à notre économie, peut atteindre l’objectif d’1,5 million de visiteurs par an, et créer 50 000 emplois en 2016.

Car selon le rapport, sur la période 2013-2014, notre pays a pu bénéficier d’un taux d’occupation hôtelière de 35% en moyenne, avec une durée moyenne de séjour hôtelier de 3,5 jours contre 20% dans les autres pays.

Des défis, mais aussi des réserves   

D’après le panéliste Ismaela Kambell, les défis cependant ne manquent pas. Le Sénégal doit relever celui du manque de main d’œuvre qualifiée en hôtellerie et tourisme, pour booster le secteur.

A cela s’ajoute l’absence de guides touristiques bien formés, mais aussi le grand défi des infrastructures surtout pour l’intérieur du pays.

Il a aussi souligné le manque de promotion sur la destination Sénégal et la méconnaissance même des Sénégalais de leurs propres sites touristiques.

Mais dans leurs interventions des journalistes ont relevé une communication plutôt pale des chargés du secteur touristique, l’absence de nos dirigeants aux rencontres et salons mondiaux pour vendre la destination Sénégal.

Et même de ce cliché très rose de notre Tourisme ‘’qui se porte bien’’, certains acteurs comme le président de l’Association des professionnels de l’hôtellerie et du tourisme, (APHOR) se sont démarqués.

Pour Pape Bérenger Ngom, il est difficile de valider ces chiffres, surtout devant les contingences comme la  crainte du virus d’Ebola, la menace terroriste qui ont pesé sur ce secteur.

« D’ailleurs le dernier rapport de l’Agence nationale des statistiques de la démographie (ANSD) datant de 2015 nous livre chiffres en baisse par rapport aux autres années précédentes », note-il.

A cela s’ajoute une situation délétère qui a vu la naissance de plusieurs hôtels informels, qui à l’origine sont des maisons que des propriétaires transforment progressivement en hôtel, concurrençant ainsi, déloyalement les professionnels du secteur. Presque sous l’oeil  »bienveillant » de nos autorités.

Pour le président de APHOR dire que « l’industrie touristique se porte bien », c’est occulter les vrais problèmes qui gangrènent le secteur.

Michel DIEYE

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Michel DIEYE

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