TOURISME : Le Sénégal occupe la 111ème position

Sur l’échiquier des sites touristiques au niveau mondial, le Sénégal bénéficiant de plus de 700 km de côte et d’un tourisme balnéaire assez prospère, se positionne au bas de l’échelle. Une raison pour le ministre du Tourisme et du Transport aérien, Alioune Sarr d’exhorter au gouvernement, le secteur privé et tous les citoyens à se mobiliser pour permettre au Sénégal de capter sa vraie part du marché touristique.

Avec toutes les infrastructures que le Sénégal dispose sur le plan touristique dans la Petite-côte, en Casamance, à Saint Louis et dans d’autres zones, le tourisme sénégalais tarde toujours à décoller. Sur l’échiquier mondial des sites touristiques, il est classé 111ème position par le Forum économique mondial. Ce qui prouve qu’il y a des pas à franchir, si nous voulons être parmi les meilleurs. En 2017, le Sénégal a enregistré un chiffre de 1, 3 millions de touristes qui ont généré 482 millions F CFA sur un marché mondial de 1 400 milliards de dollars $ soit moins de 1 milliard de dollars $. Cette situation catastrophique pour le Sénégal, avec ce qu’il a comme côte (750 km), sans compter le tourisme balnéaire qui est un de ses forts, a poussé le ministre du Tourisme a lancé un cri de cœur envers le gouvernement, le secteur privé et tous les citoyens de ce pays à se mobiliser pour justement permettre à notre pays de capter sa part de marché.

« Quand un pays est à la 111ème position et capte moins de 1 % du marché touristique, nous devons nous mobiliser pour faire partie des meilleurs », a-t-il déclaré. Le ministre du Tourisme s’exprimait en marge du lancement des travaux de classement des établissements hôteliers du Sénégal qui ont démarré à Pullman avec la Commission nationale de classement des hôtels. Selon Alioune Sarr, cette mission de classement des établissements touristiques est essentielle, dans la mesure où elle favorise l’attractivité et la visibilité de l’offre touristique du Sénégal dans le monde. « Elle permet d’établir, d’aligner l’offre touristique du Sénégal sur les standards internationaux et ceux mondiaux, tout en améliorant également l’attractivité de nos sites d’établissements touristiques, leur visibilité et leur position concurrentielle », explique le ministre du Tourisme. Avant de préciser : « Ce classement est un avantage extrêmement important pour les hôtels ».

Mais, à l’issu de ce classement, s’il y a des écarts qui sont constatés, au regard des normes souhaitées au Sénégal, des propositions de mise à niveau seront faites, dira le ministre du Tourisme, à ces établissements à travers le crédit hôtelier d’une part, mais aussi à travers d’autres instruments de l’État notamment le Bureau de mise à niveau, les Banques de la Bnde pour avoir une mise à niveau qui les permet d’aligner leurs offres sur le plan international d’autre part. Ce qui est une opportunité à saisir pour le secteur hôtelier au Sénégal.
Pour cette année, à partir du classement des hôtels qui sera établi le gouvernement du Sénégal mettra en place un cahier de charge avec le secteur privé pour voir comment les accompagner afin de permettre à notre pays de pouvoir affronter les grands événements mondiaux qui auront lieu sur nos sols en 2021 et 2022 (le Forum mondial de l’eau, les J.O et le Sommet Sino-Afrique). Mais aussi, il sera une occasion d’orienter la politique de développement vers les infrastructures touristiques à partir de ce qui est obtenu. « À partir delà, une stratégie sera déployée pour permettre de donner au Sénégal la place qui la sienne », conclut-il. Abondant dans le même sens, Moustapha Kane secrétaire général du Syndicat patronal de l’industrie hôtelière au Sénégal, de faire savoir que le classement fait partie des éléments essentiels pour donner la cartographie de l’industrie hôtelière. « Il permet de faire le point par rapport à la typologie de sites d’hébergement disponibles, leurs catégories par rapport aux normes sénégalaises et de la Cedeao auxquelles nous travaillons et qui sont à peu près à 200 normes pour toutes les typologies d’hébergement allant des hôtels, campements, auberges et villages de vacances », note-t-il. Selon lui, le Sénégal développe aujourd’hui plusieurs offres, plusieurs vocations. Il s’agit du tourisme d’affaires et de congrès, le tourisme de loisirs, le tourisme chirurgique, entre autres. Ce travail sera poursuivi au niveau de Dakar et la région de Thiès. Ainsi, le dernier classement qui date de cinq (5) ans, permettra à celui-ci de finaliser l’évaluation de tous les 910 établissements de bâtiments publics vendus au niveau international.

Pour Papa Abdoul Niang, membre de la Commission de classement des hôtels depuis 1976, le secteur hôtelier est confronté à plusieurs problèmes parmi lesquels le déficit sécuritaire est le plus saillant. « La crise du Mali, le terrorisme gênent le développement du tourisme dans l’espace Uemoa », a-t-il déclaré. Malgré tous ces problèmes, précise-t-il, les orientations politiques de l’État ont permis d’avoir une marge de progression de 5 à 6 % et fait du Sénégal le pays le plus performant parmi les 08 pays de la zone Uemoa en engrangeant la moitié des performances de l’espace. « C’est une destination qui avance progressivement et méthodiquement au Sénégal », renseigne-t-il.

Saër DIAL

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