Sortie de son nouvel Album : Carlou D à cœur ouvert avec RFI Musique…

Dans sa page Facebook, Carlou D a partagé avec ses fans un entretien qu’il a eu avec RFI Musique, entretien sorti le 1 Avril 2015. De son nouvel album, ‘’A New Day’’, en passant par son choix relatif à la Suède (environnement et équipe), son duo avec Eagle Eye Cherry, une star suédoise, un duo 20 ans après celui de Youssou Ndour et  Néneh Cherry, en passant par ses projets, son parcours avec d’autres illustres partenaires comme Didié Awadi, l’artiste y est allé de bon cœur…Lecture ou relecture.
RFI Musique : Qu’est-ce qui vous amené à enregistrer cet album en Suède, à quelques milliers de kilomètres au nord de votre Sénégal natal ?
Carlou D : C’est arrivé à la suite d’une rencontre que j’ai faite lors de la tournée New African Voices, avec Youssou N’Dour. J’ai fait la connaissance d’un certain Andreas Unge. C’est un producteur suédois. Il m’avait interpelé après mon show à Stockholm pour me proposer un album. Dans les concerts, les festivals, ça arrive souvent : sur le coup, les gens sont chauds, ça se comprend. Mais ensuite, il est rare que le projet se réalise. Un an plus tard, Andreas est venu au Sénégal, jusque chez moi. Il m’a dit qu’il avait cherché à me joindre au téléphone et qu’il n’avait pas réussi, et qu’il tenait à faire cet album. Ça m’a vraiment étonné et je me suis dit qu’il ne rigolait pas. Il m’a invité en Suède et j’ai passé deux semaines à partager la musique, pour voir ce qu’il voulait faire. Je suis revenu au Sénégal avec des maquettes, pour que mon équipe qui est là-bas écoute, et pour faire des retouches sur certaines parties.

Qu’y avait-il de commun entre l’univers de votre producteur suédois et le vôtre, pour que cette collaboration fonctionne ?
Ma priorité était de voir comment eux fonctionnent, comment ils enregistrent, comment ils font pour garder une telle qualité dans leurs productions. C’est le problème qu’on a ici, en Afrique. On a toujours de belles compositions, mais au final, on n’a rien. Parce qu’on n’a pas la possibilité d’enregistrer dans un bon studio, dans les conditions qu’il faut, avec l’ingénieur qu’il faut, et c’est dommage. C’est ce qui m’a poussé à aller voir en Suède. Chercher la qualité. Et c’est ce que j’ai trouvé là-bas.

Sur quel plan en particulier ?
Il y a une vraie différence de production. Tout a été composé par Carlou D avec sa guitare et, quand je suis venu, ils n’ont rien changé du tout. Ils ont juste apporté leur touche qui était intéressante – et qui l’est jusqu’à présent – parce que ça change de ce que je faisais. J’avais besoin de cette structure musicale différente. Et Andreas a facilité la collaboration avec d’autres musiciens du monde entier, de grands artistes qui avaient déjà travaillé avec lui.
À ce sujet, comment vous êtes-vous retrouvé à faire une chanson avec Eagle Eye Cherry sur cet album, 20 ans après le célèbre duo sénégalo-suédois entre Youssou N’Dour et Neneh Cherry pour Seven Seconds?
Eagle Eye, c’est à travers son fameux Save Tonigh que l’idée d’être un artiste et de chanter m’a vraiment branché. C’est à ce moment-là exactement que je me suis tourné vers la musique. À cette époque, je suivais tout le temps MTV et ce titre-là passait en boucle. Andreas m’a parlé d’Eagle Eye, j’ai dit que je le connaissais et il a proposé de l’appeler. Du coup, le gars est venu en studio pour écouter. Franchement, c’était sympa. Et quand je lui ai fait savoir que j’aimerais bien faire quelque chose avec lui, il m’a répondu qu’il était d’accord.

Lui avez-vous dit qu’il avait compté dans votre vocation ?


Je lui ai raconté l’histoire et j’ai senti que ça l’avait touché. Je pense que c’est aussi pour ça qu’il a accepté ce duo.

Dans quel état d’avancement se trouvaient les chansons qui figurent sur l’album lorsque le producteur suédois est venu frapper à votre porte ?
Elles étaient déjà prêtes. En fait, j’ai beaucoup de morceaux dans mon répertoire, et chaque fois que je sors un album, je cherche les compositions qui collent le mieux. Par exemple, en ce moment, je prépare un album pour l’année prochaine et il sera carrément plus tourné vers le Sénégal, du côté rythmique, du côté des mélodies, des harmonies… En décembre dernier, j’ai présenté à Dakar le spectacle Sénégal sur scène qui a marqué les esprits.

Quels sont les projets, les rencontres qui ont compté jusqu’à présent dans votre carrière ?
J’ai commencé avec Positive Black Soul Radikal, avec qui j’ai eu la chance de tourner un peu partout. Il y a aussi Youssou N’Dour qui me soutient beaucoup, qui m’aime bien. Je le prends pour un père. Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est la participation au premier opéra africain, Sahel, depuis 2006. Il y a deux mois, on jouait encore aux Pays-Bas devant la Reine Beatrix. Ça m’a appris à rester moi-même. Avant, je me cherchais, j’avoue. Vouloir toujours sortir ce qui est le plus parfait en moi, c’est ce qui m’intéresse. Mais la curiosité nous met parfois sur de bons ou de mauvais chemins. Avec Sahel, j’ai beaucoup appris, au niveau de la voix, de la puissance. Et aussi à intégrer les instruments traditionnels de chez nous dans le monde moderne où j’évoluais, c’est-à-dire le hip-hop.

Oumou Khaïry NDIAYE
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