Sierra Leone : un ex chef d’Etat devenu opposant en croisade contre la corruption

La corruption sévit depuis trop longtemps en Sierra Leone et il est temps d’y mettre fin, a déclaré dans un entretien exclusif à APANEWS l’opposant Julius Maada Bio, qui, à la faveur des prochaines primaires brigue la présidence du Parti populaire de la Sierra Leone (SLPP, opposition), un poste à partir duquel il envisage de se présenter à l’élection présidentielle prévue l’année prochaine dans son pays.

« Ma promesse envers les Sierra-léonais est de freiner la corruption et garantir que personne ne soit au-dessus de la loi », a notamment déclaré Maadia-Bio, qui a démissionné de l’armée au grade de brigadier général.

Arrivé à Dakar depuis jeudi dans le cadre d’une mission visant à « établir des contacts politiques », il a fustigé « l’incapacité » des responsables de la Sierra Leone à faire appliquer les lois votées « pour lutter contre la corruption ».

Il a promis en cas de voir à la présidentielle, d’introduire des politiques qui donneront à la Commission anti-corruption de la Sierra Leone (ACC) plus de pouvoir pour poursuivre les personnes soupçonnées de corruption.

Minimisant les rumeurs de conflits au sein du SLPP, il a déclaré : « Il est normal qu’il y ait des différends dans un parti d’opposition avant des élections. J’utiliserai mon expérience de 2012 pour unir le parti si je remporte l’investiture ».

Concernant l’économie, Bio a promis un gouvernement qui gèrerait efficacement les ressources naturelles afin que le pays puisse disposer d’une économie qui crée des emplois pour des millions de chômeurs, notamment les jeunes qui forment la majorité de la population. « Nos ressources n’ont pas été bien gérées et lorsque vous parlez de la Sierra Leone, vous parlez de diamant, d’or, etc. », a-t-il affirmé.

La Sierra Leone figure parmi les dix premiers producteurs mondiaux de diamants et de rutiles. Les minéraux comptent pour plus de 90% des recettes d’exportation. Lors de l’épidémie d’Ebola en 2014, la plupart des sociétés minières avaient cessé leurs activités avant de licencier presque tout leur personnel local.

Maada Bio faisait partie d’un groupe de jeunes soldats qui, en avril 1992, avaient pris le pouvoir en Sierra Leone en renversant le président Joseph Momoh avant d’installer au pouvoir un capitaine de l’armée de 26 ans, Valentine Strasser.

Quatre ans plus tard, il renverse Strasser et le remplace pour quelques mois. Refusant de prendre part à la présidentielle, il s’exile aux États-Unis pour terminer ses études avant de retourner en Sierra Leone en 2003.

« Si j’ai pu ramener la démocratie en Sierra Leone pendant une guerre civile, je pense pouvoir diriger le pays en temps de paix », a-t-il soutenu à une question sur les défis énormes qui attendent le prochain président de la Sierra Leone.

Julius Maada Bio avait été battu à la présidentielle de 2012 par Errnest Bai Koroma.

La Sierra Leone se remet toujours d’une brutale guerre civile (1991-2002) qui a couté la vie à des dizaines de milliers de personnes.

Pour sa part, le parti au pouvoir, le All People’s Congress (APC), doit également désigner un candidat à la présidentielle du 7 mars 2018 qui va marquer la fin du deuxième et dernier quinquennat du président Koroma.

Source APA

Oumou Khaïry NDIAYE
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