Sepp Balter et Michel Platini, son potentiel successeur, mouillés dans une affaire aux allures de scandale

L’étau se resserre autour du président de la FIFA, Joseph Blatter. Le procureur suisse a annoncé, vendredi 25 septembre, l’ouverture d’une procédure pénale pour soupçons de gestion déloyale et abus de confiance contre le président de la principale institution du football.

Joseph Blatter est notamment soupçonné d’avoir ordonné un « paiement déloyal » de 2 millions de francs suisses (1,83 million d’euros) en faveur de Michel Platini, président de l’UEFA et candidat à sa succession à la tête de la FIFA.

Selon le communiqué du ministère de la justice suisse mis en ligne, ce paiement au bénéfice de Michel Platini effectué en février 2011 a été fait « au préjudice de la FIFA, prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002 ».

A l’époque, l’ex-numéro 10 des Bleus officiait comme « conseiller football » de M. Blatter avant de siéger, dès juin 2002, au comité exécutif de la FIFA et d’en devenir son vice-président. « En ce qui concerne le paiement qui a été effectué en ma faveur, je désire clarifier que ce montant m’a été versé pour le travail que j’ai accompli de manière contractuelle pour la FIFA et je suis satisfait d’avoir pu éclaircir ce point envers les autorités », s’est justifié, dans la soirée, Michel Platini.
Joseph Blatter et Michel Platini ont tous deux été entendus vendredi dans le cadre de la procédure. Les enquêteurs ont « auditionné Joseph Blatter en qualité de prévenu » et « en parallèle, Michel Platini a été entendu en qualité de personne appelée à donner des renseignements », précise le communiqué.

Selon une source judiciaire suisse, Michel Platini a fourni des éléments de preuve aux enquêteurs chargés du dossier. La FIFA a confirmé que des perquisitions et des entretiens ont été organisés à son siège. La justice a perquisitionné le siège de la FIFA et notamment le bureau de M. Blatter, où des « données ont été saisies », selon le ministère public.

« Sepp » Blatter, président de la FIFA depuis 1998, avait annoncé le 2 juin, cinq jours après sa réélection pour un cinquième mandat, qu’il quitterait son poste lors d’un congrès électif convoqué le 26 février prochain, sur fond de révélations sur un vaste système de corruption à la tête de l’instance.

Michel Platini, membre du comité exécutif de la FIFA, fait figure de favori pour lui succéder.

Vendredi, la FIFA a annulé au dernier moment une conférence de presse de M. Blatter, où le président était attendu pour s’expliquer sur les soupçons pesant sur son secrétaire général, Jérôme Valcke, écarté la semaine dernière pour avoir, selon la presse, bénéficié de la revente de billets au marché noir.

Par la voix de son avocat américain Richard Cullen, il a assuré « coopérer » avec la justice suisse et récusé toute « mauvaise gestion ».

Reste à savoir l’effet que pourrait avoir cette nouvelle procédure sur la candidature de Michel Platini à la présidence de la FIFA.

« Avec moi, il n’y aura que du foot, pas de politique », avait confié le sexagénaire, le 24 septembre, à l’agence de presse américaine Associated Press.

 

« Il aura du mal à s’en remettre, jugeait-on vendredi après-midi aux portes de la FIFA alors que le dépôt des candidatures est prévu le 26 octobre. C’est un tournant dans la campagne. On a affaire à une accusation d’emploi fictif avec un versement effectué neuf ans après les faits. »

 

 

Momar Diack SECK
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