Secteur éducatif : des responsables syndicaux dénoncent ’’l’iniquité’’ du système de rémunération de la fonction publique

Les responsables du SAEMSS et du CUSEMS ont souligné, mardi à Thiès, l’urgence de corriger le système de rémunération de la fonction publique, considérée comme une ‘’question essentielle’’, pour éviter toute perturbation de la prochaine année scolaire.

Les secrétaires généraux du SAEMSS Saourou Sène et du CUSEMS Abdoulaye Ndoye, prenaient part à un atelier de la COSYDEP au conseil départemental de Thiès, sur le système de rémunération de la fonction publique.

Ils ont estimé que les quatre experts panélistes conviés à cette rencontre, ont confirmé la position des syndicats qui ont toujours demandé une équité et une justice sociale, dans la configuration du système de rémunération du pays.

S’ils sont tous d’accord sur la nécessité de corriger le mode derémunération des fonctionnaires, les syndicalistes du SAEMSS et du CUSEMS n’ont pas la même vision de l’approche à adopter.

Alors que Abdoulaye Ndoye, secrétaire général du CUSEMS, parle d’ ’’alignement’’, Saourou Sène du SAEMSS pense qu’il faut ’’remettre à plat’’ des salaires.

  1. Sène note que les enseignants qui représentent 70% de la fonction publique, ne concentrent que 12% de la masse salariale. Ce qui signifie que les 88% de la masse salariale reviennent à 30% des fonctionnaires. Ce qu’il trouve ‘’injuste’’.

Abdoulaye Ndoye estime que c’est la volonté politique qui sera plus déterminante dans la résolution de cette question. ‘’Tant qu‘il n’y a pas de justice, il y aura toujours des perturbations’’, a-t-il dit non sans ajouter que ‘’tant qu’il n’y aura pas de volonté politique, il n’y aura pas de solution’’.

Le Sénégal a été le premier à aborder la problématique du système de rémunération, mais ‘’en un an’’, le Burkina a organisé sa conférence nationale sur la question et a décidé, à partir du 1-er janvier 2019, de mettre en œuvre les conclusions issues de cette rencontre, a-t-il dit.

Observant un ‘’dérégulation exponentielle’’ du régime indemnitaire et des écarts salariaux au détriment des enseignants, il a relevé que cela a pour conséquence de favoriser la ‘’migration des enseignants vers d’autres corps’’, au moment où le système souffre d’un déficit de professeurs dans les disciplines scientifiques.

Pour M. Sène, ’’l’Etat n’a pas d’autre choix que d’apporter des correctifs’’ au système de rémunération actuel. Il est aussi d’avis qu’il faudrait ‘’tout remettre à plat’’.

Il estime que les rapports produits par MGP Afrique et l’IGE à la demande de l’Etat, devraient permettre d’avoir des recommandations pertinentes dans ce sens.

Lors des négociations du 30 avril, le SAEMSS avait proposé à l’Etat, dans le souci de sauver l’année scolaire, de mettre 100.000 francs dans l’indemnité de logement, et de se donner rendez-vous pour réfléchir sur le système de rémunération, a raconté Saourou Sène.

’’C’est hier (lundi) qu’on a reçu un extrait du pré-rapport de l’étude commanditée par l’Etat sur le système de rémunération’’, a regretté M. Sène.

L’extrait ne leur a été envoyé qu’à deux jours de la rencontre avec le ministère de la Fonction publique, prévue mercredi.

Il s’est dit ‘’prudent’’, en raison de ce qu’il considère comme un ’’dilatoire’’, même s’il se dit ‘’optimiste de nature’’.

Les responsables syndicaux, ainsi que d’autres acteurs de la société civile et le ministère de la Fonction publique devront prendre part mercredi à Dakar à une rencontre sur le système de rémunération.

Source APS

 

Dieyna SENE
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