Secteur éducatif : 30 jours de grève en Guinée-Bissau, au Tchad la rentrée scolaire n’a pas eu lieu

Trois syndicats enseignants de Guinée-Bissau ont lancé une grève de 30 jours pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires et de meilleures conditions de travail et dénoncer des engagements datant de novembre 2017 « non-tenus par le gouvernement ».

Dans la capitale Bissau, les écoles secondaires étaient fermées mais les écoles primaires fonctionnaient après l’appel à la grève lancé par le Syndicat national des professeurs (Sinaprof), le Syndicat démocratique des Enseignants (Sindeprof) et le Syndicat de l’enseignement supérieur.

« Nous sommes fins prêts techniquement pour le démarrage des cours ce lundi mais les professeurs ne sont pas venus », a expliqué le directeur du Lycée Antonio Agostinho Neto, Samuel Fernandes Manda.

Depuis plusieurs années, les enseignants de ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest revendiquent le paiement d’arriérés de salaires des enseignants contractuels, l’adoption d’un plan de carrière pour tous les professeurs, ainsi que de meilleures conditions de travail.

Après une grève de deux semaines, ils avaient obtenu gain de cause et signé un accord avec le gouvernement le 27 novembre dernier, qui prévoyait également d’aligner la grille des salaires des enseignants sur celle de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).

Cependant, « le gouvernement n’a pas honoré ses engagements, notamment le paiement de salaire des professeurs vacataires et la mise en pratique du plan de carrière. Dans une telle situation, nous n’avons pas d’autre choix que de faire grève », a déclaré lundi le président par intérim du Sinaprof, Malam Cassama.

Les écoles devaient officiellement rouvrir le 1er septembre mais des fortes pluies ont empêché la rentrée effective des élèves.

Tchad, la rentrée scolaire n’a pu avoir lieu lundi

La rentrée scolaire n’a pu avoir lieu lundi au Tchad, toujours touché par une grève des fonctionnaires qui avait déjà marqué l’année scolaire 2017-2018.

Les portes des établissements du secteur public, primaires et secondaires, sont restées fermés dans la capitale tchadienne.

« Nous n’avons pas pu organiser la rentrée aujourd’hui à cause de la grève qui est toujours en vigueur », a indiqué à l’AFP le proviseur d’un lycée de N’Djamena, qui attend la fin du mot d’ordre de grève des fonctionnaires.

Les administrations de plusieurs établissements étaient ouvertes, beaucoup de programmes scolaires et les emplois du temps sont déjà établis et quelques élèves sont même venus s’inscrire.

En 2017-2018, les élèves du public n’ont eu en tout que 4 mois et demi de cours, au lieu de 9 mois prévus.

Dans les établissements privés, la rentrée s’est déroulée normalement. La rentrée universitaire a été timide début septembre, les étudiants revenant surtout pour des cours des cours de rattrapage.

Une grève de la fonction publique pour réclamer le paiement du salaire intégral des agents d’Etat, après une nouvelle coupe fin 2017 dans leurs revenus, paralyse la plupart des services publics au Tchad, dont la santé et l’éducation.

La grève, débutée en janvier, a été suspendue en mars avant de reprendre fin mai, après le non-respect de l’accord signé entre le gouvernement et les syndicats qui devait supprimer les coupes salariales.

Le mot d’ordre de grève a été maintenu lundi matin, à la suite d’une assemblée générale des membres de la plateforme syndicale revendicative, le collectif à l’origine du mouvement, dont des enseignants font partie.

Les leaders syndicaux ont cependant informé leurs militants de l’intention du gouvernement de « faire un geste » pour les fonctionnaires lors d’une « rencontre » prévue avec le chef de l’Etat, Idriss Déby Itno.

Depuis 2015, le Tchad souffre de la baisse des cours du pétrole brut. Pour y faire face, le gouvernement a mis en place des mesures d’austérité, dont des coupes chez les 92.000 fonctionnaires civils qui ont perdu un tiers de leur revenu total depuis 2016.

Source VOA Afrique

 

Pape Ismaïla CAMARA
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