Secteur de l’éducation : l’ultime menace du gouvernement… et après ?

Tout ce que ce gouvernement a réussi à faire avec brio, dans la gestion de la crise qui secoue l’école sénégalaise, c’est  de repousser les enseignants jusque dans leur dernier retranchement.

Que ceux qui usent et abusent de leurs plumes, en déversant leur bile uniquement  sur les enseignants, sachent raison garder. Ne voient-ils pas le dilatoire de l’Etat, qui depuis 2014, après avoir signé des « accords réalistes et réalisables », tergiversent par rapport à  ses engagements vis-à-vis des acteurs de l’éducation ?

Tous les délais  préétablis pour régler par étapes les revendications des syndicats d’enseignants n’ont, soit   pas étaient respectés à dates échues,  soit les résultats attendus à chaque échéance, n’ont jamais étaient atteints.

Ce dilatoire interminable a fini dès lors, de créer une montagne de nœud à défère, qui ne pouvait  que déboucher  sur ce « chaos » inadmissible. Voilà comment on en est arrivé là. Et c’est juste pathétique et triste pour une nation qui veut se faire une place dans la cour des grands du continent.

Pendant que les enseignants  continuent de patienter dans la précarité et parfois  sous le joug pénible  des banques, [pour ceux qui ont fait des  emprunts bancaires  pour avoir un toit ou un lopin de terre], des membres du gouvernement se donnent le loisir d’offrir à cœur joie,  des millions à des artistes ou  aux lutteurs. Certains sont même devenus des spécialistes dans le parrainage des soirées endiablées de la capitale. Et tout cela avec nos maigres ressources.

Qu’on ne se laisse pas tromper, quand on nous dit que l’Etat a beaucoup fait pour les enseignants. Oui, il y a certes des choses louables qui ont été faites, mais ce n’est qu’un piètre résultat, au regard des attentes formulées  de commun accord entre les deux parties.

Et puis,  quand on dit  que l’Etat a beaucoup fait, il ne faudrait pas imaginer que ce dernier a accordé aux enseignants des privilèges qu’ils ne méritaient pas. Tout ce que ce pouvoir à fait pour les enseignants, leur revient de droit, ni plus, ni moins.

Franchement, si le gouvernement s’était sérieusement penché sur la question des enseignants depuis 2014, nous n’en serions pas là aujourd’hui.

Mais, il  ne fait rien, ou traîne les pieds en donnant priorité aux affaires politico-électoralistes. Il n’hâte le pas ou fait semblant d’accélérer les choses que lorsque les enseignants élèvent  la voix.

Pour preuve on nous a fait savoir qu’une opération coup de poing est en cours actuellement pour essayer de valider au maximum la titularisation des enseignants contractuels. Voyez par vous-mêmes, il a fallu que la grève s’intensifie, pour arracher aux forceps, une réaction du côté de l’Etat.

Pourquoi cette campagne  de titularisation  annoncée des enseignants contractuels n’a pas été enclenchée l’année dernière, pendant que les organisations syndicales n’étaient pas en grève ?

Jugez par vous-mêmes.

Ce régime est un cancer pour ce pays. Pourquoi ?

Parce qu’il aime gouverner dans l’urgence. Il n’agit que lorsque la situation est désespérée. Il s’inquiète que lorsqu’il y a le feu. Que  ceux qui en doutent encore prennent pour preuve, la tuerie de Boffa. Apres moult alertes sur le massacre de la forêt en Casamance, ce régime n’a rien fait, en tout cas, rien de déterminant pour parer à toute éventualité. Il n’a réagi que lorsqu’il y eu mort d’hommes. On constate le même laxisme dans la gestion de la crise de l’école. Car lorsque les syndicats ont déposé leur préavis de grève, il y a quatre voire cinq mois, le gouvernement est resté de marbre. Maintenant que la situation semble échapper à tout contrôle, le voilà qui brandit des menaces.

De grâce faites-lui comprendre que la terreur n’est pas une solution à cette crise.

Jean Nzalé

 

 

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