Salimata Diouf, une chevronnée de la poterie céramique, partage le goût de son art et lance un appel à l’Etat

Agée de 30 ans, Salimata Diouf est céramiste potière. Après 3 ans de formation au centre de formation artisanal (CFA), elle a obtenu son CAP d’Etat (Certificat d’aptitude professionnelle)  avec la mention « Assez bien ». Aujourd’hui, elle ambitionne d’ouvrir une usine  pour l’insertion des jeunes sortis des écoles de formation.

« Je  suis artiste potière  céramique. Je fais de la poterie céramique par amour,  C’est le frère de mon père de mon père qui est artiste et il réalisé de très belles œuvres, c’est ainsi que j’imitais ce qu’il faisait. C’est ce qui explique le fait que j’ai quitté l’école à la classe de troisième secondaire pour me consacrer à la poterie. Il y a aussi des marocains qui étaient venus décorer la mosquée de Seydi  Djamil qui se trouve en face de chez nous. Ces marocains réalisaient de très belles œuvres, cela fait partie de ce qui m’a motivé à faire de la céramique. C’est ainsi que j’ai fait le concours d’entrée au centre artisanal et j’ai réussi. J’ai fait trois ans là-bas et je suis sorti avec un CAP », explique  l’artiste  Salimata Diouf. Selon elle,  les sénégalais ne connaissent pas très bien la poterie. Et certains d’entre eux proposent des prix dérisoires.

«  Vous savez la réalisation d’un vase, c’est difficile et cela prend du temps. Le fait de tourner la machine et les décorations, tout cela est difficile. Nous voulons d’abord présenter nos réalisations aux sénégalais d’abord avant de se tourner vers l’extérieur. Nous souhaitons que le palais de la république soit rempli de poterie céramique », confie  Salimata  trouvée à Fass chez sa grand mère.

L’artiste estime qu’elle a participé à beaucoup d’expositions pour la promotion de l’artisanat.

« Dans un avenir très proche, je voudrais mettre sur pied une usine de poterie céramique pour aider les jeunes qui sortent des écoles de formation à avoir un boulot. Dans la poterie, il y a des gouttières, des pots de table. Actuellement, je réalise mes produits et je parviens à les écouler. J’ai participé à beaucoup de foire surtout lorsque j’étais en formation. La plus grande foire que j’ai participé et qui m’a beaucoup marqué, c’est le TICCA », renchérit l’artiste durant notre entretien.

Elle en appelle à l’appui de l’Etat pour booster le secteur d’activité. Elle affirme que  la poterie est aujourd’hui méconnue de beaucoup de sénégalais et que  l’Etat leur  aide pour l’accès aux financements.

« La céramique soigne parce que quand  tu réalises une gargoulette, et tu mets de l’eau dedans, ça rend l’eau fraîche. Nos ancêtres buvaient l’eau des canaris et ils vivaient très longtemps. La céramique filtre l’eau dans la gargoulette. Nous voulons que l’Etat nous appuie avec une carrière pour avoir de l’argile. C’est Thicky qui a la meilleure carrière mais nous ne pouvons pas avoir accès à ce lieu.  Nous travaillons par nos maigres moyens en attendant des financements. Les gens achètent nos produits en gros en nous proposant de sommes modiques qui ne couvrent pas vos besoins. Nous souhaitons aussi importer vers l’Europe et un peu partout à travers le monde », conclut l’artiste.

 

Saër DIAL

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