Réflexion sur la migration: Les autorités sénégalaises brillent par leur absence

Dans le but de trouver un cadre de réflexion sur le flux migratoire entre le Sénégal et l’Italie, un séminaire international sur : « Migrations sénégalaises : Acteurs, passages et droits humains », est tenu à Dakar. À cette occasion, une lettre dénommée « La lettre de Dakar 2018 » est signée et remise aux autorités des deux pays. Cependant les organisateurs de cette rencontre ont déploré l’absence des autorités sénégalaises à ce rendez-vous.

Les autorités sénégalaises, surtout le ministère des Affaires Étrangères, n’ont pas trouvé nécessaire de participer au séminaire de réflexion où vont se discuter les questions d’immigration à plusieurs niveaux. Un acte que les acteurs et organisateurs de cette rencontre n’ont pas hésité à déplorer.

« Nous déplorons avec la dernière énergie l’absence des autorités sénégalaises à cette rencontre où la partie italienne a été bien représentée par son Ambassadeur », a déclaré Pape Modou Seck, président de l’Association nationale outre les frontières (Anolf/Sénégal). Selon lui, même si le ministre des Affaires Étrangères n’est pas venu assister au séminaire, mais au moins il devrait avoir un représentant. Raison pour laquelle, dira-t-il, « elles ne tiennent pas au sérieux ». Ce dernier a lancé un appel pour que les immigrés soient soutenus, parce que dit-il, « la stabilité du Sénégal dépend en grande partie des immigrés ». M. Seck s’exprimait lors d’un séminaire international tenu à Dakar sur le thème : « Migrations sénégalaises : Acteurs, Passages et Droits Humains », où beaucoup de recommandations ont été retenues sur la situation des migrations sénégalaises en Italie à travers une lettre dénommée « La lettre de Dakar 2018 ».

Il s’agit entre autres, de la mise en place d’une table mixte entre les deux États pour la gestion de la pension et de la portabilité, la prise en charge de la deuxième génération d’immigrés en matière d’éducation, santé, de connexion avec le pays d’accueil, en passant par la prise en charge de la dimension migratoire dans les politiques de stratégies nationales. Mais aussi, il s’agit de mettre en place un cadre dynamique de partenariat entre les États, de la territorialisation de la problématique migratoire dans les politiques locales, de la mise en place des dispositifs de formation pour les migrants et de transfert de compétence, des parcs industriels et des politiques réelles d’accès au foncier pour stimuler voire développer l’entreprenariat, tout en saisissant des opportunités pour investir dans les secteur porteurs de richesse.

Des universités italienne et sénégalaise, la société civile, des institutions locales et d’associations de migrants, ont pris part à ce séminaire qui s’articule autour de 3 ateliers (Migrants Sénégalais en Italie, Femmes et Migration et Migration et Droits Humains). L’Italie considérée depuis les années 90 comme un nouvel eldorado de nombreuses femmes sénégalaises, accueille aujourd’hui plus de 81000 Sénégalais, même si certains vivent en situation irrégulière.
Pour Francesco Paolo Venier, Ambassadeur d’Italie au Sénégal, la question de l’immigration est « une problématique très importante » où doit se pencher nos deux pays. « Il faut que des solutions soient trouvées pour diminuer ce flux, en faisant un effort bilatéral pour la sécurité et le développement », a-t-il déclaré. Selon lui, de grands efforts doivent être faits pour mettre un terme au trafic d’humains, tout en gouvernant les phénomènes migratoires irréguliers et de favoriser les migrations régulières comme celle d’études et de santé.

Saër DIAL

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