RDC: de nombreuses questions agitées après le meurtre du docteur Gildo Byamungu

A Bukavu, dans l’est de la RDC le corps du docteur Gildo Byamungu doit être porté en terre ce jeudi matin 20 avril. Ce proche du célèbre Docteur Mukwege – celui qu’on surnomme « l’homme qui répare les femmes » en raison de son travail auprès des victimes de violences sexuelles – était l’unique gynécologue obstétricien de la ville d’Uvira. Il dirigeait l’hôpital général de Kasonga, une structure médicale dépendant de Panzi et située non loin de la ville d’Uvira, sur la frontière du Burundi et où sévissent de nombreux groupes armés. Mercredi, plus de 2 000 personnes ont défilé dans la capitale du Sud-Kivu pour réclamer justice. L’homme est parti, mais les questions demeurent.

Le doute plane encore sur le mobile et les circonstances de l’assassinat du docteur Gildo. D’abord pourquoi son escorte policière lui a-t-elle été retirée il y a un mois en dépit des menaces de mort et les attaques armées contre son hôpital ?

La justice apportera la réponse promet le vice-gouverneur du Sud-Kivu, Gabriel Kalonda : « La première chose est que nous avons mis en place une commission d’enquête et je promets que ce crime ne restera pas impuni, mais je ne partage pas que l’on puisse exploiter outre mesure la mort du docteur Gildo. »

Ami et collègue du Dr Gildo, le célèbre Denis Mukwege a été victime en 2012 d’une tentative d’assassinat dans des circonstances similaires. Cinq ans plus tard, les auteurs sont toujours impunis : « Il y a un problème d’impunité tant que l’Etat ne prendra pas sa responsabilité de protéger. Je crois que ceux qui commettent ces actes, et vont continuer à le faire, nous demandons à ce qu’il n’y ait plus de médecins tués, qu’il n’y ait plus d’infirmiers tués, qu’il n’y ait plus de personnel médical qui travaille pour sauver la vie et qui soit tué en train de faire son travail. »

Un suspect serait en garde à vue selon la police, mais reste la question du mobile, le travail et l’engagement du docteur Gildo dérangeaient-ils certaines personnes ?
Chez les médecins comme dans la société civile, on évite prudemment la question.

Source RFI

Pape Ismaïla CAMARA
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