Rapport de la CENA : les forces et faiblesses du processus électoral listées par le gardien du temple

L’article L.23 du Code électoral dispose : « La CENA fait un rapport général après chaque élection ou référendum et l’adresse au Président de la République dans les trois (3) mois qui suivent le scrutin ».

Le même article précise que la CENA publie son rapport « au plus tard dans les quinze (15) jours suivant leur transmission au Président de la République ».

C’est conformément à ces dispositions,  que la CENA a transmis au Président de la République, dans les délais légaux, son rapport consécutif à l’élection présidentielle du 24 février 2019, pour le rendre  public hier jour jeudi.

Voici les conclusions du rapport

Le scrutin présidentiel du 24 février 2019 s’est déroulé sans incident ou troubles préjudiciables à la transparence et à la sincérité des résultats. Il est, en effet, rare dans l’histoire des élections au Sénégal qu’un vote se termine sans qu’il soit nécessaire de retarder l’heure de clôture du scrutin.

Cependant, le processus électoral qui a conduit à ce jour exceptionnel de vote n’a pas été un long fleuve tranquille. La période préélectorale a connu des épisodes difficiles. Le dialogue politique lancé en décembre 2017 était cahoteux. Le cadre de concertation sur le processus électoral (CCPE), mis en place à cet effet, fut boycotté par une partie de l’opposition. Des accords obtenus malgré tout furent par ailleurs véhémentement chahutés.

L’audit du fichier électoral, la rationalisation des candidatures, avec l’introduction d’une nouvelle formule de parrainage citoyen mise en oeuvre pour la première fois, et les mesures de redressement des dysfonctionnements enregistrés lors de la refonte partielle du fichier électoral n’ont pu s’effectuer dans un large consensus.

À ces difficultés se sont ajoutées les menaces de perturbation du vote et, par la suite, une campagne électorale émaillée de violences, ce qui a inquiété sérieusement les Sénégalais, mais aussi la communauté internationale.

Grâce à la maturité du peuple sénégalais et au sens élevé du dépassement de certains acteurs politiques, cette élection présidentielle du 24 février 2019 aura été un moment de respiration de notre système démocratique qui s’est bonifié dans cette dernière épreuve.

Il importe, à présent, de combler, de toute urgence, le déficit de dialogue entre les acteurs du jeu politique à travers un engagement sincère. Il s’agira, entre autres, de tirer les leçons de la mise en oeuvre du parrainage citoyen intégral.

Dans l’exercice des compétences que lui confère la loi, la CENA a, durant tout le processus, agi, comme elle l’a toujours fait depuis sa création, avec fermeté, neutralité, impartialité et responsabilité. Elle demeure fidèle à sa vocation de faire respecter la loi électorale de manière à assurer la régularité, la transparence et la sincérité des scrutins en garantissant aux électeurs, ainsi qu’aux candidats en présence, le libre exercice de leurs droits.

Momar Diack SECK
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