PRISE EN CHARGE DES CAS DE FISTULES : La dignité retrouvée pour 798 femmes en 5 ans

La collaboration entre le ministère de la Santé et de l’Action Sociale, l’Unfpa, et les Ong, dans le cadre de la prise en charge médicale des cas de fistules commence à donner des résultats. En effet, entre 2012 et 2017, 798 femmes ont retrouvé leur dignité et une nouvelle vie.

Traumatisant et stigmatisant, la fistule résulte d’un accouchement difficile. Cette affection entraîne souvent une perte incontrôlée d’urines chez la femme et souvent son rejet par sa famille. Elle met en péril la santé, les espoirs et la dignité de plus de deux millions de femmes dans le monde. Chaque année, 50 000 à 100 000 femmes développent la fistule. Au Sénégal, on estime à 400 le nombre de nouveaux cas annuels. Mais l’absence de données statistiques fiables ne permet pas d’appréhender la situation réelle. Raison pour laquelle, la Représentante Résidente de Unfpa au Sénégal, Cécile Comparoré Zougrana, a salué le partenariat avec le ministère en charge de la santé pour la prise en charge médicale des cas de fistules, tout en rendant un hommage à celui en charge de la Femme pour le volet réinsertions sociale et les Ong pour l’identification et le soutien social des femmes victimes.

Grâce à cette collaboration fructueuse, 798 femmes ont retrouvé leur dignité et une nouvelle vie de 2012 à 2017, au Sénégal. Elle s’est également félicitée de la disponibilité de personnel qualifié pour réparer les fistules obstétricales dans plusieurs régions notamment Tambacounda, Kolda, Kédougou, Ziguinchor, Matam, qui sont des zones de forte prévalence. Cette dernière a insisté également sur la nécessité de relever le défi du financement du plan stratégique de lutte contre la fistule. « Nous devons explorer toutes les sources de financement domestiques qui permettront aux femmes de bénéficier d’une prise en charge gratuite de manière pérenne », a déclaré la représentante Résidente de l’Unfpa au Sénégal.

Auparavant, dira-t-elle : « 15 femmes victimes de fistules ont retrouvé le sourire, en recevant des kits de dignité » des mains du Directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, de la Directrice de Hoggy, du Chef du service urologie de Hoggy. Elles ont bénéficié aussi d’une opération chirurgicale gratuite, grâce à l’appui de l’Unfpa. Cécile Comparoré Zougrana s’exprimait lors de la célébration de la journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale dont L’hôpital général Grand-Yoff (Hoggy) a accueilli, pour la 3ème année consécutive, les activités marquant cette journée placée sous le thème : « Ne laissons personne à côté: Engageons-nous à éliminer la fistule maintenant! ».
Le Directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Aloyse Diouf, prenant la parole, a annoncé que l’inscription d’une ligne budgétaire pour la prise en charge de la fistule sera mise à l’étude. Il réagissait aux recommandations et conclusions du panel sur le financement de la prise en charge obstétricale, organisé, par la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (Dsme) avec l’appui de l’Unfpa.

Dr Aloyse Diouf a réaffirmé l’engagement du Gouvernement, à éliminer la fistule obstétricale d’ici 2030 comme l’ambitionne la stratégie nationale en la matière. « La lutte contre la fistule matérialise la volonté politique du gouvernement d’assurer l’accès universel au service de santé de la mère et de l’enfant de qualité », a-t-il rappelé.
La fistule touche principalement les filles adolescentes et les femmes les plus vulnérables et le plus pauvres de la société, et ou vivant dans les zones enclavées, loin de tout service médical. Sa survenue est favorisée par les inégalités de genre, la pauvreté, le mariage précoce, le faible accès ou l’utilisation tardive des services de santé sexuelle et reproductive de qualité. Le coût du traitement chirurgical estimé à 200 000 F CFA reste hors de portée pour la majorité des victimes.

Saër DIAL

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