Présidentielle américaine : Donald Trump menace d’emprisonner Hilary et se fait vivement critiquer

Le candidat républicain a promis de nommer un procureur spécial pour mener une enquête sur son adversaire démocrate, qui a utilisé une messagerie privée lorsqu’elle dirigeait la diplomatie américaine.

Dimanche 9 octobre, lors du deuxième débat présidentiel, Donald Trump a surpris l’assistance en menaçant de prison Hillary Clinton. Il a promis de nommer un procureur spécial pour mener une enquête sur son adversaire démocrate, qui a utilisé une messagerie privée lorsqu’elle dirigeait la diplomatie américaine (entre 2009 et 2013).

« Si je gagne, je vais donner l’ordre à mon ministre de la justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu’il n’y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées. »

L’échange, qui a coupé le souffle à la salle, a eu lieu pendant un passage du débat consacré à l’affaire des e-mails privés d’Hillary Clinton, lorsqu’elle était chef de la diplomatie américaine. Cette affaire, exploitée depuis des mois par les républicains, pèse sur la campagne de Mme Clinton et, dimanche encore, Donald Trump a porté le fer dans la plaie.

Hillary Clinton a réagi : « C’est vraiment bien que quelqu’un ayant le tempérament de Donald Trump ne soit pas chargé des lois de notre pays. » Et c’est à, ce moment-là que Donald Trump a parlé de prison, dans une affaire où la policefédérale n’a pas jugé bon de poursuivre Mme Clinton.

Cette menace de jeter en prison un opposant politique en cas de victoire électorale lui a valu une riposte, du camp démocrate mais aussi de certains républicains.

Côté démocrate, Eric Holder, l’ancien ministre de la justice d’Obama, a mené la charge, qualifiant M. Trump de « dangereux, inapte ».

« Les candidats vainqueurs ne menacent pas de mettre des opposants en prison », a reproché l’ancien porte-parole du président George W. Bush, Ari Fleischer, sur Twitter. « Un président ne menace pas un particulier de poursuites. Trump a tort sur ce point », a-t-il ajouté.

David Frum, l’une des plumes du président Bush, est lui aussi monté au créneau.« Qui accepterait d’être ministre de la justice d’un président qui pense qu’il peutinfluencer les poursuites contre ses adversaires politiques ? », s’est-il interrogé.

Le prix Nobel d’économie et éditorialiste du New York Times, Paul Krugman, s’est lui aussi indigné : « Soyons clairs, un candidat à la présidence vient de promettre de mettre son rival en prison s’il l’emporte. Tout le reste est secondaire. »

Source LeMonde.fr

Oumou Khaïry NDIAYE
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