Pr Eric Huysecom, archéologue (Université de Genève) : « L’Afrique a participé largement à l’histoire des grandes inventions dans le monde »

Le projet d’Histoire Générale du Sénégal (HGS) a tenu une conférence sur « Les nouvelles découvertes archéologiques au Sénégal Oriental »,  animée par l’Archéologue, le Professeur Eric Huysecom de l’Université de Genève (Suisse) qui a longtemps travaillé au niveau de la Falémé. Profitant de l’occasion,  le conférencier souligne que contrairement aux idées véhiculées,   le continent a participé largement à l’histoire des grandes inventions dans le monde.

Le professeur Eric Huysecom souligne : « L’objectif du projet, c’est de répondre à ces phrases qui restent en suspens disant que l’Afrique n’a pas d’histoire et qui ont été encore citées récemment en 2007 à Dakar. Et je pense que la réponse, elle est beaucoup plus large, c’est de dire l’Afrique a participé largement à l’histoire des grandes inventions dans le monde, il y a l’histoire africaine et il y a l’histoire du monde. Et ça, il faut qu’on le sache, il faut qu’on arrête avec ces vieux clichés qui datent du 19 eme siècle ».

Selon Pr. Huysecom,   la vallée de la Falémé apparait de plus en plus comme une région qui a été densément occupée par le temps, qui vit aujourd’hui des choses inattendues notamment les plus anciennes occupations humaines actuellement datée en Afrique de l’ouest mais aussi d’autres éléments sur l’histoire ancienne tels que des fragments d’or, d’hématies taillées, totalement inconnus en Afrique de l’ouest aussi bien aussi toute la problématique autour de la recherche de l’or à l’époque de l’empire du Ghana et du Mali.

« On a là une séquence extrêmement longue avec un contexte environnemental  qui nous permet de retracer un véritable chapitre de l’histoire africaine. Il y a  des outils qui sont enterrés, il y a 300 000 ans et qui ont été découverts dans ce site », souligne le conférencier.

Le conférencier d’expliquer : «  C’est-à-dire là où l’homme les a laissés et tels qu’il les a laissés avec tout l’atelier de taille qui va avec, qui nous permet de voire les déchets, tous les gestes, les ratés, les gestes inachevés, qui permettent de comprendre toute la chaîne opératoire de la construction de l’outil. Et ça, nous avons des ateliers comme ça en Afrique de l’Est, en Afrique du Sud et pour l’Afrique de l’ouest, c’est une grande première. C’est une découverte qui vient d’être effectuée, nous allons la reprendre l’année prochaine mais nous avons aussi la découverte de petits fragments d’hématiques qui étaient taillées, qui servaient à peindre les objets, le port ».

D’après Pr. Huysecom, c’est une grande découverte de l’Afrique de l’ouest et enfin la fabrication, la construction de bâtiments importants liée par la transformation de l’or.

« En Afrique subsaharienne, on a toujours dit que l’or a été transformé au Caire, au Proche- Orient mais là, brusquement, nous sommes tombés sur des villages dans la Falémé, manifestement, ils  transformaient l’or sur les gisements aurifères à la jonction de l’empire du Ghana, l’empire du Mali. Il y a beaucoup de céramiques qui font l’objet de deux mémoires actuellement à l’IFAN et l’autre Université de Genève. Il y a non seulement la céramique mais de petits creusets qui servaient à transformer l’or », renchérit-t-il.

Saër DIAL

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