Potentiel agroalimentaire inexploité: Un paradoxe sénégalais, un mal bien africain, 300 milliards F CFA de perte annuelle pour le Sénégal

« Le Sénégal et son paradoxe alimentaire » aurait pu être le titre d’un dossier. Une voix autorisée, celle du directeur du financement et du partenariat au niveau du ministère de l’Agriculture, Serge Malou, révèle que le Sénégal perd environ un montant de 300 milliards F CFA et 3 points de croissance chaque année.  

Car le pays, bien qu’ayant tous les atouts lui permettant de se développer, est obligé de se contenter du minimum en préférant se focaliser davantage sur les importations de produits agricoles pour nourrir sa population, au lieu d’investir massivement sur l’agriculture.

Il s’exprimait hier jeudi 30 juillet 2015, à Dakar, lors du lancement du quatrième « Forum sénégalais des affaires et du partenariat ». Ce cadre a pour objectif de mettre en place un espace physique et un cadre institutionnel d’échanges et de communication entre les migrants, leurs partenaires, privés étrangers, le secteur privé national, les institutions publiques en charge de la migration, les collectivités locales et les institutions financières, en vue de promouvoir l’investissement, les échanges et le partenariat entre ces différents acteurs.

De l’avis de M. Malou, « cette politique d’importation n’est propice pour un pays comme le nôtre qui veut tendre vers l’émergence. Il nous faut des investissements lourds pour palier à ce manquement en impliquant les migrants, même si la plupart des investissements agricoles fait au Sénégal est de leurs réalisations ».

Au-delà de notre pays, l’Afrique comptabilise plus de 60 % des terres cultivables non exploitées soit 4 000 d’hectares de terres, pour une quantité d’eau énorme avoisinant les 37 milliards de mètre cube (m3) d’eau renouvelables chaque année.

Ce qui explique, selon toujours lui, que l’Afrique et plus particulièrement le Sénégal, peut se développer en se basant sur l’investissement agricole en impliquant les migrants qui sont en Europe.

De son coté,  Samba Lawbé Mbaye,  le directeur de l’Agence régionale de Diourbel (ARD) et coordinateur du projet « Jappando », une Initiative conjointe pour le développement, a expliqué que l’une des problématiques  de ce programme est de voir comment les autorités locales puissent prendre en charge la problématique de la migration au niveau local.

« On s’est rendu compte qu’elle n’est pas prise totalement en charge par les autorités, alors que les migrants peuvent contribuer au développement de leur terroir.  La position de l’ARD, dans le cadre de ce projet, est de mobiliser et  conscientiser les autorités, mais aussi d’accompagner uniquement les migrants dans leurs projets », a-t-il laissé entendre.

 

Idrissa Diop Idy

Michel DIEYE

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