Aussitôt  choyé et adoubé  par les sénégalais, il fait tout pour être, banni et détesté, à la minute qui suit,  par les mêmes qui l’adulaient. 

Le personnage est d’un caractère  insaisissable. Parce que,  son image ne cesse de baigner dans un océan de paradoxes.

Tantôt  il fait l’unanimité sur sa lucidité d’esprit à gouverner, tantôt il déçoit en se mêlant tout seul les pinceaux, au point de gonfler de colère, le cœur de paisibles sénégalais.

Une  telle instabilité « identitaire » devenue à la limite chronique,  a fini par décourager beaucoup de compatriotes qui lui vouent certainement encore un brin  d’admiration.

Le président Idrissa Seck. C’est bien de lui, dont il est ici question. Ce « cabochard »  de la politique sénégalaise, animé  d’un charisme quasi parfait  et d’une éloquence qui forcent le respect et l’admiration, est habitué à se trahir tout seul.

En effet, avec toute son armada intellectuelle et managériale dont on lui reconnaît, il peine à rassurer son monde. L’homme est, semble-t-il, en perpétuel  contradiction avec lui-même ?

Il se débrouille tout seul pour créer les conditions de sa perte, comme ce fut le cas lors deux dernières élections présidentielles de 2007 et 2012.

Quel gâchis pour lui que tout semble prédestiné à gouverner ce pays. Les idées, les compétences, le génie, rien et bien rien ne lui manque pour mériter du peuple sénégalais, ne serait-ce qu’un mandat.

En cette période de veillée d’armes, on se demande comment va-t-il se comporter cette fois-ci. Une chose est certaine, s’il parvient à gérer ses contradictions maladives, il pourra créer la surprise. Car nous acheminons vers une des  présidentielles, les plus indécises de l’histoire politique du Sénégal.

Jean Nzalé