Perquisitions et intimidations de la presse indépendante: La communauté turque au Sénégal dénonce

Les perquisitions menées contre le groupe de presse « Ipek » en Turquie le mardi dernier a soulevé l’ire des ressortissants turcs au Sénégal. Ils ont tenu une conférence de presse pour dénoncer les perquisitions et des intimidations de la part du pouvoir turc contre la presse indépendante.

« Tous les signaux sont au rouge en Turquie, depuis la révélation des affaires de corruption impliquant des ministres et des proches d’Erdogan en décembre 2013 », a dénoncé hier mercredi 2 septembre 2015, à Dakar, lors d’une conférence de presse le représentant des groupes de médias de « Izmet » au Sénégal, Osman Korükcû. Selon lui, les tentatives de déstabilisation de la presse sont une « pratique régulière » qu’exerce l’actuel président de la République pour essayer d’intimider les professionnels des médias.
« La rhétorique démocratique a toujours été l’outil de communication favori, dès lors que les résultats électoraux suivaient dans les urnes », a-t-il précisé.
« La paix, la prospérité et l’appel du peuple célébrés hier ont cédé la place aux cris de guerre, à la récession et à la chasse aux boucs émissaires (Kurdes, Alévis, HDP, Hizmet…) », se désole M. Korükcû.
Il poursuit : « La Turquie va mal, très mal. Un seul exemple suffira à le rappeler. Quand on veut connaître l’état de santé d’une démocratie, il suffit d’observer la situation de sa presse. Aujourd’hui même, le groupe de médias Ipek a été victime d’un raid policier et d’une perquisition par les forces de police liées à la brigade d’intervention financière ».

La loi turque a été également mobilisée pour interdire aux médias de couvrir certaines infos dites «sensibles» comme l’enlèvement d’otages turcs. Puis ce fut l’avènement de la nouvelle «indépendance turque» déclamée par le président turc, une ère de soupçon, de menaces et d’intimidations. Le Hizmet en a fait les frais et la presse indépendante a été victime d’une première vague de séismes policiers. La garde à vue d’Ekrem Dumanli, rédacteur en chef du quotidien Zaman, pour des motifs risibles, a été dénoncée de même que l’arrestation et la détention le 14 décembre 2014 de Hidayet Karaca, numéro 1 du groupe de presse Samanyolu, toujours en prison, a annoncé une nouvelle étape de l’intensification de la répression menée contre la presse turque indépendante. « Depuis, les incarcérations de journalistes se sont multipliées : Erol Savar, Hatice Duvar, Sami Tunca et Mehmet Baransu en ont fait les frais. Ce dernier risque une peine d’emprisonnement de 52 ans », a-t-il laissé entendre.

Saër DIAL

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