Pêche : Une fraude plus de 370 millions FCFA découverte sur les licences entre 2000 et 2014, les Chinois vous saluent bien !

La China National Fisheries Corporation a été épinglée pour des pratiques frauduleuses à large ampleur. Un rapport de Greenpeace publié récemment portant sur la fraude massive et systématique sur le tonnage, depuis près de trente ans, révèle qu’elle sous-déclare régulièrement le tonnage brut de ses navires de pêche évoluant dans les eaux sénégalaises.

D’après le rapport, le premier cas date de 1988 et l’absence de systèmes efficaces de gestion des pêches en Afrique de l’Ouest  a joué en leur faveur, à cela s’ajoute la quasi impunité qui l’accompagne, au vu du faible coût des amendes.

Ahmed Diamé, le Chargé de Campagne Océans à Greenpeace Afrique, détaillant ces pratiques néfastes, a indiqué que « des compagnies privent nos états côtiers d’importants revenus financiers, tout en compromettant tout espoir de gestion durable et équitable des pêcheries déjà si préoccupantes ».

Au-delà du Sénégal, la Guinée et la Guinée-Bissau sont aussi largement touchées par ce phénomène chinois. Mais rien qu’au Sénégal, le manque à gagner entre 2000 et 2014 sur les licences non payées s’élèvent à 371 404 800 francs FCFA.

Mais plus grave aussi est le fait que cette pratique se fait avec la complicité de certains armateurs sénégalais, car pour un même navire, le tonnage déclaré varie selon les pays, de la Guinée-Bissau, en passant par la Guinée, pour arriver au Sénégal.

Selon le rapport de Greenpeace, la première et la plus flagrante preuve de fraude au Sénégal remonte à 1988. Selon les documents officiels, le navire de pêche de la CNFC, ‘’Soleil’’ 11 (ex Soachip), qui a changé de pavillon en cette année, avait été déclarée avec un tonnage brut de 54,8% inférieur à celui d’origine.

Il est alors facile d’imaginer les conséquences, car les zones de pêches sont délimitées selon la capacité des navires, comme si quelque part un colosse se battait avec des gamins.

Les impacts négatifs sont non seulement financiers, mais aussi sociaux et même environnementaux.

Greenpeace a formulé des recommandations à nos états pour identifier et corriger les lacunes du système, situer les responsabilités, mais aussi de donner plus de transparence relative aux navires de pêche sur nos côtes.

Michel DIEYE

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