Pêche artisanale : Le financement, le maillon faible à régler pour booster le secteur

Le ministre de la pêche et de l’économie maritime, M. Oumar Gueye a présidé le forum sur le financement de la pêche artisanale en présence de M. Malick Ndiaye, directeur général de la caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS). D’après le ministre de la pêche, M. Oumar Gueye, le financement est le maillon faible pour booster le secteur. Et le forum va régler définitivement le problème de financement.

Le ministre de la pêche, M. Oumar Gueye, en marge de l’ouverture du Forum, a précisé : « Le financement est le seul maillon faible à régler pour booster le secteur. Les femmes subissent des pratiques d’usure. Je prends l’exemple du marché central au poisson où des individus prêtent 10 000 F aux femmes et ces dernières remboursent 12000 F, c’est inadmissible. Le forum va régler définitivement le financement du secteur de la pêche ».

Il souligne que le financement de ce segment artisanal constitue une préoccupation majeure dans les stratégies de développement du secteur. Le ministre Oumar Gueye souligne qu’il est apparu opportun de revisiter les mécanismes de financement déjà existants afin de les adapter aux préoccupations de l’heure.

Selon le ministre de la pêche, son département entend repenser et redynamiser le dispositif de financement de la pêche artisanale qui a été mis en place officiellement le 15 novembre 1999, avec la signature d’un protocole d’entente avec la Caisse nationale de Crédit agricole du Sénégal (CNCAS).Le ministre précise que le financement destiné aux pêcheurs, mareyeurs, femmes transformatrices et charpentiers devait permettre l’acquisition d’équipements et le financement en fonds de roulement liés à leurs activités.

Et le ministre Oumar Gueye de préciser : « Les crédits octroyés étaient mobilisés sur les ressources propres de la CNCAS avec un taux d’intérêt, appliqué aux bénéficiaires. Force est de constater que malgré l’importance de ce dispositif de financement, le taux de remboursement est de 74% soit un cumul d’impayés de 726 027 180 F CFA. Les causes de ce phénomène résident dans la faiblesse des systèmes de recouvrement des dettes et de surveillance des opérations ».

M. Malick Ndiaye, Dg de la CNCAS a remercié le ministre de la pêche pour avoir adhérer dès le départ à l’idée d’une relance des activités de financement du sous-secteur à travers un forum qui rassemblerait tous les acteurs de la pêche.

Selon lui, la CNCAS a toujours œuvré pour faciliter l’accès durable des opérateurs de la pêche artisanale aux services financiers d’abord sur ses ressources propres, ensuite à travers les différents projets et programmes initiés par l’Etat Sénégalais (PAMEZ, PAPEC, PROPECHE, FFPA).Il souligne que le FFPA a permis de débloquer sur fonds propres la somme globale de 2 milliards 590 millions de FCFA au 31 décembre 2014.

« La poursuite des performances en termes de réalisations de crédit a cependant été bloquée par la mauvaise qualité du portefeuille et sa dégradation continue. En effet, suite à des rumeurs sur une décision de remise de dette par l’Etat, la majeure partie des opérateurs de la pêche artisanale a suspendu ses remboursements et le taux s’est retrouvé en deçà de 75% », martèle M. Ndiaye.

Il précise que La mobilisation du fonds de garantie, qui est intervenue par la suite, n’a pas permis de leur couvrir à hauteur de 70% comme prévu par la convention. Et en l’absence de mécanismes de confort et de ressources financières pour alimenter le dispositif (fonds de garantie), la CNCAS a poursuivi ses interventions notamment dans le domaine du mareyage et l’exportation.

Saër DIAL

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