Nouveau rapport trimestriel de la FAO : le Sénégal cité parmi les 41 pays en situation de besoin d’aide extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires

Selon le rapport trimestriel de la FAO publié hier par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture sur les Perspectives de récoltes et la situation alimentaire, les pays de la liste, dont 31 se situent en Afrique, demeurent inchangés pour les six derniers mois.

En effet, près de 41 pays requièrent toujours une aide extérieure afin de couvrir leurs besoins alimentaires. Et dans le communiqué reçu, le Sénégal figure dans le lot. A l’analyse globale,  les conflits et les mauvaises conditions climatiques – en particulier le manque de précipitations en Afrique – sont les principales causes des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et compromettent fortement la disponibilité alimentaire et l’accès à l’alimentation de millions de personnes.

Ces 41 pays ayant actuellement besoin d’une aide extérieure afin de couvrir leurs besoins alimentaires sont les suivants: l’Afghanistan, le Bangladesh, le Burkina Faso, le Burundi, Cabo Verde, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo, la Corée du Nord, la République Démocratique du Congo, Djibouti, l’Erythrée, l’Eswatini, l’Ethiopie, la Guinée, Haïti, l’Irak, le Kenya, le Lesotho, le Libéria, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, la Birmanie, le Niger, le Nigéria, le Pakistan, le Sénégal, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, la Syrie, l’Ouganda,  le Venezuela,  le Yémen et le Zimbabwe.

La rareté des pluies

Les faibles précipitations et une grave sécheresse en Afrique de l’Est exacerbent l’insécurité alimentaire dans plusieurs pays de la région.

La production céréalière de l’Afrique de l’Est, en 2019, devrait baisser de 5,6 pour cent par rapport à 2018, avec les plus fortes baisses attendues au Kenya et au Soudan. Les prix du maïs et du sorgho ont fortement augmenté pour atteindre des niveaux élevés à travers la région. La sécurité alimentaire s’est nettement détériorée au Kenya et en Somalie.

A l’Ouest, les stations hydrométéorologiques en Mauritanie ont enregistré d’importants manques au niveau des pluies saisonnières à la mi-août et l’analyse d’images de télédétection des pâturages dans certaines parties du pays a révélé que le niveau de production de biomasse était le plus faible jamais enregistré en l’espace de 20 ans. Une situation similaire a été signalée au Nord du Sénégal.

Les mauvaises conditions climatiques ont réduit de moitié les récoltes céréalières de 2019 au Zimbabwe, où le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire devrait presque doubler au début de l’année 2020 par rapport à la même période l’année précédente. Des évolutions similaires sont attendues dans plusieurs pays voisins.

La production agricole en Corée du Nord devrait être plus faible que prévue en raison de pluies inférieures à la moyenne et de la faible disponibilité en eau destinée à l’irrigation pendant le deuxième trimestre de 2019. Près de 40 pour cent de la population devrait se retrouver en situation d’insécurité alimentaire et devrait avoir besoin d’une aide alimentaire de manière urgente, selon les résultats d’une évaluation sur la sécurité alimentaire menée conjointement par la FAO et le PAM en avril dernier.

La FAO prévoit que la production totale de céréales en 2019 pour les 51 pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) demeure globalement inchangée, en atteignant 473,5 millions de tonnes. Cette situation est due à une croissance de la production en Asie qui devrait permettre de compenser les baisses en Afrique.

Cependant, les récoltes de céréales devraient être abondantes dans plusieurs pays d’Amérique latine et d’Asie, tandis que de meilleures conditions sécuritaires ont permis d’augmenter la production céréalière en Syrie.

Les conflits alimentent les souffrances liées à la faim

Près de la moitié des pays ayant besoin d’une aide extérieure pour couvrir leurs besoins humanitaires connaissent des troubles civils ou sont pleinement impactés par un conflit, tandis que les autres font face à de graves pressions pesant sur leurs ressources en raison de l’afflux massif de réfugiés issus des pays voisins et connaissant eux-mêmes des troubles.

En Afghanistan, 3,6 millions de personnes sont considérées comme étant en situation d’«urgence» (Phase 4 de l’IPC) en matière d’insécurité alimentaire, tandis que 10 autres millions sont en situation de «crise» (Phase 3 de l’IPC). Au Soudan du Sud, près de 6,35 millions de personnes ou 54 pour cent de la population totale sont considérées comme étant en situation de grave insécurité alimentaire.

En Syrie, si une augmentation de la production de blé a permis d’améliorer la disponibilité des céréales en 2019 dans le pays, 6,5 millions de personnes sont pourtant toujours en situation d’insécurité alimentaire avec 2,5 millions de personnes supplémentaires menacées d’insécurité alimentaire, si ces dernières ne bénéficient pas d’un soutien approprié pour leurs moyens d’existence.

Les conflits et l’insécurité civile comptent également parmi les premiers facteurs de l’insécurité alimentaire au Burundi, au Cameroun, en République démocratique du Congo, au Yémen et dans certaines régions de la Birmanie et du Nigéria.

Au Venezuela, l’hyperinflation a fortement diminué le pouvoir d’achat local, limitant grandement l’accès des ménages à l’alimentation, tandis que la production céréalière devrait baisser en raison du manque d’intrants agricoles. D’après le rapport, près de 4,3 millions de personnes ont quitté le pays et se sont installées dans les pays voisins avec toujours d’importants besoins humanitaires.

Oumou Khaïry NDIAYE
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