Notre-Dame ravagée par un incendie : Lepoint.fr raconte comment les populations ont vécu ce drame national

« Le Point » était aux abords de la cathédrale dès les premiers instants de l’incendie. Récit de ce qui a été vécu par beaucoup comme un drame national.

Alors, hier soir, on y est allé pour voir. Pour admirer une dernière fois cette vue, et ce qui fait, plus qu’aucun autre monument, Paris. À 19 h 20, la flèche était encore debout, elle tenait bon et semblait vouloir résister au feu qui lentement lui rongeait la base. Une colonne de fumée montait vers le ciel, avec elle des cendres de la charpente multiséculaire.

Fumée noire, grise ou jaune, selon ce qui se consumait alors. Des voitures circulaient encore sur le pont de la Tournelle, dans la rue des Deux-Ponts. Des centaines de personnes étaient amassées sur les quais des deux rives.

Certains semblaient chercher Dieu dans l’œil de leurs voisins quand d’autres cherchaient le Parisien. Des touristes, en nombre, prenaient en photo « el espectaculo », comme entendu, pour alimenter Instagram. Le spectacle, en l’occurrence, était du côté de ceux qui s’adonnaient aux selfies… C’est pourtant la sidération.

Dans le ciel, un hélicoptère fait des ronds, comme un petit drone bourdonnant.

Sur le quai d’Orléans, si proche de la cathédrale, les riverains restent d’abord sans voix. Puis implorent Dieu. Font des vœux. Encouragent les pompiers. On pleure.

Certains y vont de leur expertise, refont l’histoire du monument. D’autres rigolent, et se font rabrouer. Une dame à haute voix : « C’est un signe de Dieu. Reprenons-nous. C’est un signe de Dieu, je vous le dis  ! »

D’autres, encore, des jeunes et moins jeunes, invoquent le ciel, yeux clos. Une Marseillaise retentit, mollement reprise.

C’est un moment de recueillement macabre, qui assombrit les visages des croyants et des profanes.

Source lepoint.fr

Oumou Khaïry NDIAYE
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