Normes internationales du travail ; beaucoup de pays ont entendu l’appel à ratifier les conventions du travail

Une campagne menée par l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour encourager les pays à ratifier les normes internationales du travail a porté ses fruits.

Soixante-et-un pays ont ratifié des conventions ou protocoles de l’OIT depuis le début de l’année 2018, suite à un appel lancé à chaque Etat Membre pour qu’il ratifie au moins une norme internationale du travail afin de célébrer le centenaire de l’Organisation, selon le communiqué de presse reçu de l’OIT.

Cela signifie que près d’un tiers des Etats Membres de l’OIT ont répondu à l’appel, qui a été renforcé par la Campagne de ratification du Centenaire de l’OIT  «Une pour tous» lancée début 2019.

«Nous sommes très encouragés par la réaction des pays à la Campagne de ratification du Centenaire de l’OIT», explique Corinne Vargha, directrice du Département des normes internationales du travail de l’OIT. «Nous avons parfois tendance à considérer comme acquis la journée de travail de huit heures, le congé de maternité rémunéré ou les salaires minima, mais il s’agit d’institutions ancrées dans nos normes internationales. Les ratifications  qui se succèdent laissent entendre que ces institutions ajoutent une réelle valeur à nos vies et à celles des générations futures, mais aussi qu’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine.»

Les normes internationales du travail  sont au cœur des activités de l’OIT. Depuis sa création en 1919, 190 conventions et 206 recommandations ont été adoptées  par la Conférence internationale du Travail (CIT), traitant de sujets aussi variés que le travail des enfants, le temps de travail ou les droits des gens de mer. Les dernières en date sont la convention et la recommandation historiques sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail , qui ont été adoptées à la Conférence du centenaire en juin 2019.

Si ces normes internationales du travail ont amélioré la vie de millions de travailleurs, bon nombre de problèmes subsistent dans le monde du travail. Par ailleurs, de nouvelles forces sont en train de transformer le lieu de travail, notamment le développement des technologies, le changement climatique, l’évolution démographique et la mondialisation, autant d’éléments qui rendent les normes internationales du travail plus pertinentes que jamais.

«L’élaboration et la ratification des normes internationales du travail ainsi que le contrôle de leur application sont les moyens essentiels qui permettent à l’OIT de poursuivre son objectif de justice sociale. Ils demeurent des éléments clés, car nous œuvrons ensemble aujourd’hui pour honorer notre engagement en faveur d’une croissance économique soutenue, inclusive et durable, du plein emploi productif et du travail décent pour tous, comme l’énonce le Programme de développement durable à l’horizon 2030 », explique Beate Andrees, cheffe du Service des principes et droits fondamentaux au travail de l’OIT.

Depuis le lancement de la campagne au début de l’année du centenaire de l’OIT, 50 nouvelles ratifications  ont été enregistrées, et 44 «instruments» sont entrés en vigueur après avoir été ratifiés l’année dernière.

Certains pays ont ratifié plus d’un instrument (convention, recommandation ou protocole), et ils se répartissent comme suit:

Afrique: 17

Amériques: 9

Etats arabes: 2

Asie et Pacifique: 13

Europe et Asie centrale: 20

Selon l’Organisation, un chiffre record de 23 ratifications a été enregistré en juin 2019, durant la Conférence du centenaire. Parmi ces ratifications, figure la convention (n° 182) sur les pires formes de travail des enfants, 1999, à laquelle il ne manque qu’une ratification pour être universelle. Lorsqu’elle l’aura obtenue, il s’agira de la première convention de l’OIT universellement ratifiée, et l’une des premières dans l’histoire du système des Nations Unies à bénéficier de ce statut.

Quant à la convention (n° 102) concernant la sécurité sociale (norme minimum), 1952 , il ne lui manque que deux ratifications pour atteindre la cible des 60 ratifications d’ici la fin 2019.

Pape Ismaïla CAMARA
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