Mort d’une légende Fidel Castro, le père de la révolution cubaine décédé hier

Fidel Castro est mort, vendredi 25 novembre à La Havane, à l’âge de 90 ans. Le « Lider Maximo », qui a tenu son île d’une main de fer depuis la révolution de 1959 et défié la superpuissance américaine pendant plus d’un demi-siècle, avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie intestinale.

C’est d’ailleurs ce dernier qui l’a annoncé, en lisant une déclaration à l’antenne de la télévision nationale. « Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir », a ainsi annoncé Raul Castro, sans préciser les causes de sa mort. Il a précisé que sa dépouille serait incinérée dès samedi, avant de conclure son allocution de la célèbre antienne du Comandante, « Hasta la victoria, siempre » (« Jusqu’à la victoire, toujours ! »).

Un véritable génie oratoire

Fidel Castro s’était retiré du pouvoir en 2006 et avait cédé sa place à son frère Raul, devenu, après avoir d’abord tenu un interim, le chef de l’Etat en février 2008 puis le Premier secrétaire du Parti communiste cubain en 2011. Leader de la Révolution cubaine, celui qui était surnommé le « Comandante » a été successivement Premier ministre de l’île de 1959 à 1976, puis président du Conseil d’Etat de Cuba – soit chef de l’Etat – depuis la création de cette fonction en 1976.

Fidel Castro a créé un régime à l’image d’une république socialiste obéissant à un strict modèle étatique qui régit toute la vie politique, économique et militaire. La liberté d’expression est contrôlée par l’Etat qui possède tous les médias et musèle les opposants. Les cadres politiques et économiques sont pour la plupart issus du ministère des forces armées révolutionnaires, dont Raul Castro a été le créateur dès le début de la révolution en transformant une troupe de guerilleros en une armée classique.

Doué d’un véritable génie d’orateur, Fidel Castro a géré très largement son pouvoir par l’usage de la parole dans des discours marathon réunissant souvent des centaines de milliers de ses compatriotes. Bien qu’il n’ait dirigé qu’une île de palmes et de sucre avec une population d’une dizaine de millions d’habitants, il en avait fait un point central de la vie internationale grâce à des interventions armées, directes ou indirectes, en Amérique latine et en Afrique amorcées dès son accession au pouvoir.

Devant l’opinion mondiale, il cultivait l’image de l’opposant irréductible aux Etats-Unis qui avaient mis en place un embargo économique de l’île de Cuba en 1960 avant de tenter vainement d’appuyer en 1961 un débarquement militaire coordonné par les services secrets américains.

Une absence à l’origine de rumeurs sur sa santé

L’ex-président cubain avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015, ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé. Mais depuis un an et demi, même si ses déplacement restaient limités, il avait recommencé à publier des « réflexions », qui se faisaient de plus en plus rares, et s’était remis à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers.

Le 15 novembre dernier, il a ainsi serré la main du président vietnamien Tran Dai Quang lors d’un entretien privé. Sa dernière sortie en public date, elle, d’avril 2016,  lors du congrès du Parti communiste.

Sa mort, qui survient à peine deux ans après l’annonce historique du rapprochement entre Cuba et les États-Unis, vient définitivement tourner la page de la guerre froide, qui a mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d’octobre 1962.

Source FranceTvinfo

Pape Ismaïla CAMARA
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