MOBILITÉ URBAINE : 300 000 voyageurs acheminés par jour entre la banlieue et le centre-ville avec le Brt

Dans le cadre de l’amélioration de la mobilité urbaine entre le centre-ville et la banlieue dakaroise, l’État du Sénégal, à travers le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), a procédé hier au lancement du projet « Bus rapides sur voies réservées », encore appelé « Bus Rapid Transit » (Brt). Sur une distance de 18,3 km, le Brt permettra l’acheminement de 300 000 voyageurs par jour dans 14 communes.

La congestion à Dakar est une réalité que vivent tous les jours les populations dakaroises. Cette situation pénalise, du coup, la mobilité mais bride également l’attractivité d’une capitale qui est pourtant le moteur de l’économie sénégalaise. Raison pour laquelle, le gouvernement du Sénégal à travers son Plan Sénégal émergent, a pris le problème à bras le corps en adoptant une stratégie d’ensemble cohérente, favorisant la marche à pied et le transport public au détriment du véhicule particulier, pour mettre fin à cette situation. C’est ainsi qu’il a élaboré avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers, comme la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement (Bei) le projet de « Bus rapides sur voies réservées » encore appelé « Bus Rapid Transit » (Brt).

Ce système de bus sur voies réservées, futur axe structurant de transport de masse, est le seul projet transport inscrit au titre des engagements du Sénégal dans le cadre de l’accord Climat de Paris. Ses impacts seront considérables pour la population, y compris les plus vulnérables à court, moyen et long terme. Son objectif, est d’assurer quotidiennement le transport de 300.000 personnes entre Guédiawaye et le centre de Dakar-ville, avec des pics de 26 000 passagers aux heures de pointe. Selon la représentante de la Banque mondiale au Sénégal, Louise Cord, le Brt, le Ter et la restructuration du réseau de transports publics autour de ces 2 axes sont les piliers de cette stratégie. « Ils vont permettre d’apporter une solution durable aux problèmes de mobilité et de congestion à Dakar et assurer un lien efficace et rapide vers Diamniadio », a-t-t-elle fait savoir.

Avant d’ajouter : « En réduisant le temps de trajet, le Brt va aussi permettre à 69 % des résidents de Dakar d’accéder au Centre-Ville en moins d’une heure en Transport Publics contre 57 % aujourd’hui. Ils bénéficieront également d’un système de transport moins polluant ». Le Projet de BRT est aussi un projet innovant et a plus d’un titre. Il est, en effet, le premier système de bus sur voies réservées à haute capacité en Afrique francophone et le premier PPP en transports urbains au Sénégal. Il s’agit aussi d’un projet écologique avec des stations avec panneaux solaires, des bus moins polluants grâce à l’introduction d’une qualité de diesel au standard internationaux, une expérimentation en vue de bus hybride ou électriques.

Mme Cord s’exprimait en marge de l’atelier de lancement du projet Brt, où elle a révélé qu’il est le « plus grand projet » financé par la Banque mondiale au Sénégal avec un investissement de 300 millions de dollars de l’Ida approuvé en mai 2017, un appui-conseil de la Sfi pour le recrutement de l’opérateur qui investira à hauteur de 54 million de dollars, une subvention 35 millions de dollars attendus du Fonds Verts Climat ainsi qu’un prêt de 80 millions de la Bei. « Ces investissements ainsi que la contrepartie de 15 milliards F CFA du gouvernement permettront d’exécuter le projet d’une manière efficace », a-t-elle précisé.
Un réseau hiérarchisé
Le Directeur du Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (Cetud), Thierno Ibrahim Aw, prenant la parole a fait part que le projet est un réseau hiérarchisé qui va desservir les lieux les plus denses de Dakar. Selon lui, Dakar reçoit 70 % du parc automobile national sur une superficie de 552 m2. « Ce projet améliorera la ville de Dakar grâce à des voies réservées permettant de capitaliser une capacité accrue et une meilleure qualité de service, de sécurité et de richesse », a-t-il dit. Ce qui permettra de réduire la dépendance à l’égard des voitures particulières et de booster la part du transport public. Selon lui, le projet constitue un transport durable avec des stations avec panneaux salaires. « Il va également permettre la mise en place d’une tarification intégrée permettant de passer d’un mode de transport à l’autre avec le même ticket », a expliqué le Directeur du Cetud.

Saër DIAL

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