MIGRATION ET TRAITE DES PERSONNES : Les journalistes appelés à mieux comprendre ces concepts

La traite des migrants et des êtres humains touche particulièrement le Sénégal qui est, à la fois, un pays de destination pour les victimes de la traite des personnes issues de la région et un pays d’origine pour les migrants qui souhaitent rejoindre l’Europe. Pour mieux faire comprendre ces deux problématiques grandissantes en Afrique de l’Ouest aux populations, l’Ambassade des Etats-Unis en partenariat avec le Synpics, a organisé depuis hier un atelier de formation destiné aux journalistes.

L’Ambassade des Etats-Unis pour mieux faire comprendre les concepts de la traite des migrants, de la traite des personnes et du déplacement des populations à l’intérieur ou à l’extérieur d’un pays, a organisé depuis hier et pour deux (1er et 2 février 2018) à Dakar, un atelier de formation destiné aux journalistes.

La traite des personnes a pour but de transformer les personnes en objets d’exploitation afin d’en tirer le plus de profits possible. L’exploitation peut prendre plusieurs formes : la prostitution ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes. Au Sénégal, le phénomène de la traite à des fins d’exploitation dans la mendicité forcée est omniprésent.

Certains enfants Talibés sont trafiqués depuis la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali et la Mauritanie jusqu’au Sénégal et forcés de mendier dans les rues de Dakar notamment. Alors que la traite des migrants consiste à les maltraiter, à les réduire à l’esclavage, comme cela s’est passé en Lybie ces derniers temps. Et pour pousser les gens à mieux comprendre ce phénomène, les journalistes sont appelés à faire des investigations pour savoir comment ça se passe dans les pays limitrophes. C’est ce qui est à l’origine de cette formation où une trentaine de journalistes venus des quatre coins du pays y prennent part pour mieux distinguer ces questions qui affectent directement le Sénégal et la sous-région.
« Toutes ces questions renvoient à des préoccupations très concrètes. Qu’il s’agisse de refugiés venus d’ailleurs, de ceux qui fuient la violence, des déplacés de guerre, où encore des enfants qui font l’objet de traite dans les pays limitrophes, tous ces problèmes urgents demandent que les journalistes enquêtent », a fait comprendre la 1ère Conseillère de l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Martina Boustani. Avant d’ajouter : « Il est temps de lever la lanterne afin que les populations puissent faire la différence entre le trafic de migrants et la traite des personnes qui sont deux questions différentes, que le grand public fait souvent amalgame ». Ibrahima Khaliloullah Ndiaye, secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), prenant la parole, a fait savoir que l’atelier est venu à son heure, car l’immigration aussi vieille que le monde mérite d’être comprise. « Les investigations nous permettront de comprendre comment ça se passe dans les pays limitrophes, même étant habitant de la Cedeao », a-t-il dit. Selon lui, il y a une grande décadence entre les textes et les réalités sur le terrain qu’il faut faire comprendre aux gens.

Saër DIAL

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