Mauritanie : Des mécanismes sournois pour exclure la gestion du pouvoir politique, économique, religieux à ces êtres…

Je partage avec vous cette limpide contribution de mon jeune frère Jamal Sow dans le débat sur l’esclavage en milieu negro africain du Fouta. Franchement on n’a pas besoin d’un diplôme pour comprendre.

Jamal Sow: « Il serait incontestable l’esclavage dans sa forme primaire ne serait être prouvée dans nos milieux: rapts d’hommes et de femmes, marcher d’esclaves, chaînes aux pieds, bastonnades, meurtres, viols….Mais il y a une réalité qu’on ne pourrait nier . Nos sociétés actuelles sont profondément marquées par une stratification rigoureuse dont les fondements viennent de certaines considérations sociales, religieuses, culturelles, économiques voire même mythiques.

« Malheureusement ceux qu’on qualifie d’esclaves, ou descendants d’esclaves sont les plus victimes de ces considérations et de ces pratiques. L’inconscient social, le champ lexical social, les réflexes sociaux et les agissements conscients sociaux restent jusqu’à présent très déterminés et conditionnés par cet héritage culturel du passé.

Ne soyons pas si amnésiques jusqu’ à dire que ces considérations sont de l’ordre de la théorie, de l’imaginaire , des frustrations et des actes manqués venant d’un esclave envieux, aigri et en manque d’un bonheur idéal. Non.

Nous savons bien que ces considérations sociales, culturelles influencent, dictent nos choix politiques, économiques, religieux. Nous voyons qu’en glissant dans ces terrains, nous dépassons le cadre théorique, nous sommes dans des réalités concrètes.

Nous savons tous que dans l’écrasante majorité des villages du Fouta fonctionnent et réalisent leurs projets en fonction de cette stratification qui ne met pas en premier ordre l’esclave. Il y a des mécanismes sournois ou assumés qui font tout pour exclure la gestion du pouvoir politique, économique, religieux à ces êtres à qui on fait fi la dignité et la grandeur humaine.

Nous savons tous dans le Foûta comment les terres sont gérées et héritées. L’esclave n’a aucune décision à prendre dans ce sens, malgré que ces toujours sa force musculaire qui donne valeur à ces terres. Nous savons tous dans nos mosquées à quel rang l’esclave est cantonné. L’élite religieuse se reproduit de classe en classe, de famille en famille, de père en fils.

Nous avons tous dans les villages du Foûta, il y a des familles qui détiennent toujours le pouvoir politique, dans le passé ce ces enfants qui ont été toujours chefs de cantons, aujourd’hui, c’est toujours eux qui sont maires, députés, ministres…Ceux qui aiment les faits, je pense que la société actuelle du Fouta regorge beaucoup d’exemples dans ce sens et ils seront largement servis.

Ce sont des problèmes réels, c’est pour cette raison il faut trouver des solutions réelles. Peut-être il y’a dans le positionnement de la question des erreurs et pourquoi pas des récupérations politiques; mais ce qui est sûr, derrière ce phénomène social, il y a des souffrances, des tragédies et des douleurs.

Car il n’y pas plus dur que d’être nié dans sa dignité humaine, qu’on nous refuse notre valeur humaine et que nous soyons constamment réduit à un statut qui ne se justifie pas moralement, intellectuellement et religieusement… »

Page facebook Baliou Mamayary Coulibaly

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