Maison brûlée, collègue assassiné… le courage des journalistes qui enquêtent sur la mafia

Reporters sans frontières (RSF) a mis en lumière la traque incessante des groupes mafieux contre les journalistes dans son rapport « les journalistes, bêtes noires de la mafia ». 

En deux ans, plus de 30 journalistes ont été tués par des groupes mafieux dans le monde pour s’être intéressés d’un peu trop près à leur business.

Certains journalistes comme Paolo, Ismael, Alida ou Mizoguchi racontent comment ils vivent 24h/24 sous protection policière et comment les mafieux ont tenté de brûler leur maison, s’en sont pris à leur famille ou leurs collègues en représailles de leurs écrits…

Les journalistes qui enquêtent sur des sujets aussi dangereux que la mafia se retrouvent bien souvent seuls et démunis face aux représailles :

Paolo Borrometi (Italie)

En 2014, le journaliste a été agressé physiquement en pleine rue et son domicile familial incendié. En raison des enquêtes courageuses sur la mafia silicienne, Paolo est menacé et vit désormais sous escorte nuit et jour, protégé par 5 agents des forces de l’ordre. Ses dernières enquêtes portent sur la mafia et le secteur agroalimentaire, un business criminel qui pèserait des milliards d’euros.

Ismael Bojorquez (Mexique)

Menacé, le directeur de l’hebdomadaire Riodoce, n’a jamais songé à fermer sa revue, même après l’assassinat de l’un de ses collaborateurs Javier Valdez. Travailler dans la peur et faire face à des difficultés financières est le prix à payer pour continuer ces enquêtes sur la corruption et le narcotrafic dans l’Etat du Sinaola. Depuis 2012, 32 journalistes mexicains ont été tués par les cartels.

Alida Tota (Albanie)

Alida vit un véritable enfer depuis un reportage réalisé en 2016 sur la mort d’un ouvrier de 17 ans dans une énorme déchetterie, pointant les conditions de travail dangereuses, l’absence de contrat de travail et la responsabilité de la mairie de Tirana. Depuis, la journaliste a étélicenciée, a reçu de nombreuses menaces de mort et ses détracteurs s’en sont pris à son fils de 13 ans. Après un exil en Suède, elle est revenue au pays en 2017 pour continuer son combat.

Mizoguchi Atsushi (Japon)

Les yakuzas font régner la terreur au Japon. En 2006, le fils du journaliste Mizoguchi Atsushi a été assassiné à la suite d’une série d’enquêtes publiées par son père qui avaient déplu au parrain d’un groupe mafieux. Quelques années plus tôt, le journaliste avait déjà été grièvement blessé après un article dévoilant la structure de Yamaguchi-gumi, la plus grande des quatre familles yakuzas.

Pape Ismaïla CAMARA
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