Madagascar: Marc Ravalomanana suscite de nombreuses réactions après les déclarations de sa candidature présidentielle

A Madagascar, les réactions aux déclarations de l’ancien président Marc Ravalomanana se succèdent. Mardi 9 janvier, l’ancien chef de l’Etat de 2002 à 2009 a fait réitérer sa volonté de se présenter à l’élection présidentielle.

A quelques mois de cette élection qui doit se tenir fin 2018, Marc Ravalomanana a notamment fait savoir qu’il ne reconnaissait pas sa condamnation aux travaux forcés à perpétuité (rendue le 28 août 2010) pour la tuerie du 7 février 2009. Rien ne l’empêche donc de se présenter, estime-t-il. Ce jour-là la garde présidentielle a reçu l’ordre de tirer sur une foule de manifestants.

« Toutes les décisions de justice sont applicables à Madagascar. » C’est la réponse de la Garde des Sceaux malgache. Elise Rasolo a d’ailleurs fait savoir que la notification du verdict rendue en août 2010 serait transmise « sous peu » à Marc Ravalomanana.

Jugé par contumace, l’ancien président pourra faire opposition à la décision du tribunal correctionnel une fois cette notification reçue.

A Madagascar, une partie de l’opinion publique s’étonne cependant sur le moment choisi par les autorités pour réactiver ce dossier. L’élection présidentielle doit se tenir fin 2018 et cette condamnation empêcherait Marc Ravalomanana de se présenter.

L’ancien chef de l’Etat, lui, ne reconnaît pas ce jugement. Il met en avant la Constitution malgache qui dispose que seule une Haute Cour de justice peut juger un président de la République. Une instance qui n’était pas encore mise en place en 2010 et ne l’est toujours pas aujourd’hui.

Une jurisprudence existe concernant la condamnation de chef de l’Etat en l’absence de l’existence d’une Haute Cour de justice. L’ancien président Didier Ratsiraka par exemple a été condamné par une cour criminelle ordinaire, sous la présidence de Marc Ravalomanana justement.

Autre annonce de Marc Ravalomanana qui a beaucoup fait réagir : sa déclaration sur une alliance possible avec Andry Rajoelina, l’homme qui l’a renversé en 2009. Pour l’heure le camp Rajoelina n’a pas encore été approché et son parti le MAPAR n’a pas souhaité faire de commentaire.

Mais cet éventuel rapprochement est vu d’un très mauvais œil par l’association des victimes de la tuerie du 7 février 2009, jour où la garde présidentielle a tiré sur une foule de manifestants. Une quarantaine de personnes avait été tuée.

Source RFI

Momar Diack SECK
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