Libye/témoignage de migrants : « Prison, bastonnade, viols… Ils ont tué au moins 4 personnes, à balles réelles… »

Le calvaire des immigrés et postulants pour l’Europe passant par la Libye se poursuit. Prison, bastonnade, viols… les témoignages de sévices sont légion. Plus de 160 d’entre eux viennent de retrouver leur pays la Guinée grâce à l’OIM qui a affrété un charter pour les ramener jusqu’à Conakry.

Ils étaient 161 : des jeunes, hommes et femmes, qui ont atterri les mains vides à l’aéroport de Conakry. Fatigués, affamés, ces migrants ont retrouvé le sourire en foulant le sol guinéen, un rapatriement permis par l’Organisation internationale des migrations.

Là-bas, au pays du guide et chantre du panafricanisme, Mouammar Kadhafi, les immigrés ne sont pas les bienvenus. C’est la prison, ce sont les traitements inhumains et dégradants et c’est aussi la mort qui est réservée aux Africains originaires du sud du Sahara.

« J’ai fait trois mois en prison, raconte un migrant… C’est comme si les gars n’étaient pas des musulmans. Ils ont tué au moins quatre personnes là-bas, à balles réelles… Là-bas aussi on branche l’homme. Un être humain, on le branche sur le courant  ! »

Dans le conflit inter-libyen, après une formation sommaire, les immigrés sont envoyés en première ligne dans les combats. De la chair à canon en quelque sorte. « Si on les envoie au front, en tout cas eux sont devant, les Arabes sont derrière », poursuit notre témoin.

L’OIM-Libye a affrété l’avion du retour

A Conakry, ils sont trouvé un repas chaud et retrouvé le sourire. « La nuit quand nous sommes arrivés, on nous a bien accueillis, on nous a donné de l’eau, du pain, on a commencé à manger… »

L’Organisation internationale pour les migrations a été d’un grand apport dans le retour de ces immigrés. « Le travail aussi en Libye est difficile pour l’OIM Libye, parce qu’il faut identifier ces migrants, savoir de quelle nationalité ils sont, et puis voir auprès des ambassades pour pouvoir les aider à rentrer dans leur pays d’origine. C’est l’OIM-Libye qui a affrété l’avion. »

Le médecin de cette organisation humanitaire a d’ailleurs tenu à raccompagner ces migrants jusqu’à destination.

Source RFI

Momar Diack SECK
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