Liberia: arrestation d’un proche de Charles Taylor en Afrique du Sud

Guus Kouwenhoven, homme d’affaires néerlandais, est un proche de Charles Taylor, ancien président et chef de guerre du Liberia, qui sera peut-être bientôt extradé vers les Pays-Bas. Guus Kouwenhoven a été arrêté, vendredi 8 décembre, au Cap, en Afrique du Sud par Interpol.

Ce trafiquant d’armes néerlandais avait été condamné, en avril dernier, par un tribunal batave à 19 ans de prison pour son rôle dans la guerre civile au Libéria. Il avait été reconnu coupable d’avoir livré illégalement des armes au régime de Charles Taylor entre 2000 et 2003, en violation d’un embargo décrété par les Etats-Unis. Les Pays-Bas demandent aujourd’hui son extradition.

Propriétaire des deux plus grosses compagnies forestières du Liberia, ce marchand de bois précieux était un très proche de Charles Taylor à qui il fournissait des armes. En échange, ses sociétés bénéficiaient d’un traitement de faveur.

Alain Werner est directeur de Civitas Maxima, un réseau d’enquêteurs et d’avocats internationaux qui travaillent au service des victimes de crimes de masse.

« Ce qui lui est reproché c’est d’avoir exporté vers les Pays-Bas du bois précieux – qui est aussi une des ressources naturelles du Liberia – ce faisant, il violait un embargo international qui avait été décrété et puis, en contre partie par cet achat de ce bois précieux, Charles Taylor achetait des armes qui ensuite ont été utilisées pour commettre des crimes de guerre durant la guerre civile », précise Alain Werner.

L’homme d’affaires, Guus Kouwenhoven, reconnu complice de crimes de guerre et du président libérien Charles Taylor, est l’auteur principal du trafic du «bois du sang» au Liberia.

C’est sur ce genre d’hommes d’affaires occidentaux peu scrupuleux que Charles Taylors’est appuyé pour asseoir son pouvoir.

« Sans ces hommes d’affaires à l’Ouest, on peut absolument prétendre que Charles Taylor n’aurait pas forcément les moyens, les armes et l’argent pour commettre toutes les atrocités qu’il a, en effet, commises », ajoute le directeur de Civitas Maxima.

S’il a déjà purgé deux ans de prison, entre 2005 et 2007, Guus Kouwenhoven avait, ces dernières années, tout fait pour échapper à la justice. A 75 ans, ce trafiquant d’armes pourrait bien terminer sa vie derrière les barreaux car un tribunal néerlandais l’avait condamné, en avril dernier, à 19 ans de prison.

Source RFI

Momar Diack SECK
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