Les perspectives mondiales et priorités politiques, selon le FMI

L’expansion mondiale se poursuit, mais à un rythme plus lent que prévu en octobre. La croissance devrait se raffermir en 2020, mais les risques restent orientés à la baisse, selon le FMI. Celles-ci incluent les tensions commerciales, l’incertitude politique, les risques géopolitiques et un resserrement soudain des conditions financières dans un contexte de marge de manœuvre politique limitée, de taux d’endettement historiquement élevés et de vulnérabilités financières accrues. D’autres défis de longue date persistent également.

Recommandations du FMI

Pour protéger cette expansion, nous continuerons d’atténuer les risques, d’améliorer la résilience et, si nécessaire, d’agir rapidement pour soutenir la croissance dans l’intérêt de tous. La politique budgétaire doit reconstituer les marges de manœuvre là où elle est nécessaire, être souple et propice à la croissance, et trouver le juste équilibre entre assurer la viabilité de la dette, soutenir la demande tout en évitant la pro cyclicité et préserver les objectifs sociaux.

Conformément aux mandats des banques centrales, la politique monétaire devrait garantir que l’inflation reste en bonne voie ou se stabilise autour des objectifs et que les anticipations d’inflation restent ancrées. Les décisions des banques centrales doivent rester bien communiquées et dépendantes des données. Nous surveillerons et, au besoin, nous nous attaquerons aux vulnérabilités financières et aux risques émergents pour la stabilité financière, notamment à l’aide d’outils macro prudentiels.

Les politiques prioritaires

Des fondamentaux solides, des politiques saines et un système monétaire international résistant sont essentiels à la stabilité des taux de change, contribuant ainsi à une croissance et à des investissements solides et durables. Les taux de change flexibles, dans la mesure du possible, peuvent servir d’amortisseur. Nous reconnaissons qu’une volatilité excessive ou des fluctuations désordonnées des taux de change peuvent avoir des conséquences néfastes pour la stabilité économique et financière. Nous nous abstiendrons des dévaluations compétitives et ne ciblerons pas nos taux de change à des fins concurrentielles.

La promotion des réformes financières et structurelles est essentielle pour stimuler la croissance potentielle et l’emploi, renforcer la résilience et promouvoir l’inclusion. À cette fin:

  • Nous soulignons l’importance d’une mise en œuvre rapide, complète et cohérente et de la finalisation du programme de réforme du secteur financier dès que possible, ainsi que de l’évaluation en cours des effets de ces réformes. Nous allons également lutter contre la fragmentation par le biais d’une coopération continue en matière de réglementation et de surveillance, adapter la réglementation aux changements structurels et combler les lacunes dans les données.
  • Nous nous engageons à renforcer la gouvernance, notamment en luttant contre la corruption. Nous allons mettre en œuvre des politiques favorisant l’innovation et une concurrence loyale sur le marché. Nous nous efforcerons de relever les défis liés aux changements démographiques, de veiller à ce que les avancées technologiques et l’intégration économique soient largement partagées, et d’aider efficacement ceux qui supportent le coût de l’ajustement.

Nous continuerons à prendre des mesures communes pour renforcer la coopération et les cadres internationaux.

  • Nous travaillerons ensemble pour réduire les déséquilibres mondiaux excessifs grâce à des politiques macroéconomiques et structurelles favorables à une croissance mondiale durable.
  • Les échanges et les investissements de biens et de services gratuits, équitables et mutuellement bénéfiques sont des moteurs essentiels de la croissance et de la création d’emplois. À cette fin, nous reconnaissons la nécessité de résoudre les tensions commerciales et d’appuyer la réforme nécessaire de l’Organisation mondiale du commerce pour améliorer son fonctionnement.
  • Nous accélérerons les travaux en faveur d’un système fiscal international moderne et équitable au niveau mondial et nous nous attaquerons à la concurrence fiscale dommageable, au transfert artificiel de bénéfices et à d’autres problèmes fiscaux, tels que ceux liés à la numérisation. Nous attendons avec impatience les résultats dès que possible. Nous nous attaquerons aux sources et aux canaux du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme, du financement de la prolifération et des autres financements illicites. Nous traiterons également du retrait des relations avec les correspondants bancaires et de ses conséquences néfastes.
  • Nous travaillons ensemble pour améliorer la transparence de la dette et les pratiques de financement durables des débiteurs et des créanciers, publics et privés; et renforcer la coordination des créanciers dans les situations de restructuration de la dette, en s’appuyant sur les forums existants.

Nous reconnaissons qu’une action commune est également essentielle pour faire face à des défis mondiaux plus vastes. Nous continuerons d’appuyer les efforts déployés par les pays et la communauté internationale pour renforcer la résilience face aux conséquences macroéconomiques des pandémies, des cyber-risques, du changement climatique et des catastrophes naturelles, de la pénurie d’énergie, des conflits, des migrations ainsi que des crises humanitaires et de réfugiés.

Nous continuerons également à collaborer pour tirer parti de la technologie financière tout en nous attaquant aux problèmes connexes, notamment en matière de confidentialité, de sécurité des données et de fragmentation. Nous soutenons les efforts visant à atteindre les objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.

 

Momar Diack SECK
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