Jacqueline Moudeïna, avocate des victimes de Habré, reçoit le Prix franco-allemand des droits de l’Homme

Communiqué Maria da Penha est brésilienne et vit en fauteuil roulant depuis qu’elle a été violentée par son mari dans les années 1970 ; elle milite sans relâche pour la protection des femmes face à la violence conjugale.

En Inde, Sunitha Krishnan combat la prostitution et la traite des êtres humains dans son pays, où tant de jeunes femmes, voire des petites filles, sont prises dans l’engrenage de la prostitution.

Au Tchad, Jacqueline Moudeïna s’est battue pendant plus de quinze ans pour traduire en justice l’ancien président Hissène Habré, en raison des atrocités commises pendant son mandat. 

Avant le conflit syrien, Raed al-Saleh était un homme d’affaires qui vendait du matériel électrique ; il est maintenant à la tête des Casques blancs syriens, des bénévoles qui risquent leur vie pour secourir les victimes des frappes aériennes et reconstruire les infrastructures détruites.

Toutes ces personnes ont un point commun : quelle que soient leur origine et leur histoire, elles consacrent leur vie à aider les autres.

« Afin de rendre hommage à leur engagement, nous avons décidé de créer un Prix franco-allemand des droits de l’Homme. Il sera décerné pour la première fois cette semaine. Nous récompenserons les femmes et les hommes qui s’investissent corps et âme pour défendre les droits des êtres humains qui les entourent, souvent au prix de grands risques et dans des conditions difficiles. Ces personnes doivent être remerciées et soutenues.

La protection et la promotion des droits de l’Homme sont au cœur des efforts des politiques étrangères de la France et de l’Allemagne. Les droits de l’Homme sont tout autant le fondement que la condition préalable à la paix et à la justice dans le monde. A la suite des terribles conflits mondiaux du XXe siècle, nous nous sommes engagés à protéger et promouvoir ces droits – ce que nous faisons dans le cadre des Nations Unies, de l’OSCE, du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne.

Mais nous devons veiller à ce que cette belle réussite ne soit pas remise en question. La France et l’Allemagne sont conscientes du danger de l’érosion des droits de l’Homme et résolues à lutter, côte à côte, en faveur de leur protection. Ce combat doit être mené avec d’autant plus de vigueur dans un monde où un nombre croissant de gouvernements restreignent les libertés publiques et individuelles, au nom de la sécurité, de la stabilité politique ou de spécificités culturelles. Ce phénomène n’épargne pas les démocraties. Des pays où l’on arrête des journalistes, des avocats et des membres d’organisations non-gouvernementales et où surgit la tentation de bâtir des murs, bien que l’histoire nous ait appris que les murs ne sont jamais la solution.

Au cours de nos nombreux voyages communs, nous avons vu ce que signifiait la négation des droits fondamentaux. C’est pourquoi nous mettons en œuvre des actions déterminées, en utilisant l’intégralité des instruments de politique étrangère dont nous disposons, du soutien de militants locaux au renforcement de la gouvernance démocratique, de la prévention des crises à la consolidation de la paix après un conflit.

En tant que ministres des Affaires étrangères, nous continuerons de travailler chaque jour, sans relâche, non seulement pour briser le silence mais aussi pour agir efficacement afin de protéger les individus des violations de leurs libertés fondamentales. La lutte pour les droits de l’Homme doit être menée conjointement et à tous les niveaux. Le Prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’Etat de droit reflète cette volonté ».

Sur la base des propositions conjointes de l’Allemagne et de la France, le prix sera attribué cette année à
Tahmima Rahman (Bangladesh),
Oleg Goulak (Biélorussie),
Maria da Penha (Brésil),
Saray Thun (Cambodge),
Maximilienne Ngo Mbe (Cameroun),
Beverley K. Jacobs (Canada),
Wang Qiaoling (Chine),
Montserrat Solano Carboni (Costa Rica),
Sunitha Krishnan (Inde),
Mary Lawlor (Irlande),
Pietro Bartolo (Italie),
Eva Abou Halaweh (Jordanie),
Sarah Belal (Pakistan),
Valentina Tcherevatienko (Russie),
Jacqueline Moudeïna (Tchad),
ainsi qu’aux Casques blancs (Syrie).

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