Information sur la Biodiversité : A L’ère de la numérisation

Comme au Sénégal une bonne partie des données et des informations collectées sur le nombre d’espèces existantes dans notre biodiversité n’est numérisée, l’heure est venue de mettre en place une base de données fiable. C’est ce qui est à l’origine de la mise sur pied d’un Système national d’informations sur la biodiversité du Sénégal dénommé « Senbio-Infos ».

Aujourd’hui, les collectes sur les espèces déjà existantes dans notre biodiversité sont énormes. Le Sénégal compte environ 8 2231 espèces qui sont connues, même si une collecte de 54 137 enregistrements d’individus qui ne portent que sur des données ponctuelles collectées dans des écosystèmes du Sénégal a été faite. Pour parvenir aujourd’hui à avoir une bonne information sur toutes ces espèces répertoriées, même si nous ne sommes qu’à une infime partie des données, il est temps de les numériser, de mettre en place une base données, une plateforme pour devoir partager les informations au service des générations futures et du développement durable. C’est dans cette dynamique que l’Institut des sciences de l’environnement en collaboration avec la Direction des parcs nationaux, a mis en place depuis deux ans un système d’informations intitulé « Senbio-infos » qui commence à porter ses fruits avec des résultats satisfaisants enregistrés. Ces résultats, précise Dr Fatoumata Niang Diop, enseignante-chercheure de l’Institut des sciences de l’environnement (Ise), et assistante du projet, peuvent permettre déjà de procéder à une analyse préliminaire un peu de la situation de certains sites au niveau desquels des données ont collectées.

Selon elle, ces résultats portent essentiellement sur une entente, de la mise en place d’une charte qui réglemente l’accès et le partage des données et a été signé par les différentes parties membres. « Ils portent aussi sur le renforcement de capacités des acteurs à différents niveaux au niveau de la coordination, mais également au niveau des points focaux des institutions qui sont chargées du suivi du projet », a-t-elle déclaré. Et de poursuivre : « Ils portent également sur la mise en place d’une base de données et également l’appui de la mise en œuvre du CACM, sans oublier les nombreux d’enregistrements que les différentes institutions ont mis à la disposition du projet et qui aujourd’hui permettent d’avoir une visibilité des données qui ont été collectées jusque là par les universités, à travers les différents Département et Instituts, mais également les autres institutions, comme le Centre de suivi écologique, la Direction des aires marines communautaires, la Dcm et la Dc ».

À cet effet, les travaux de collecte ont été conduits par le Centre de suivi écologique (Cse) et ont permis de fournir des informations sur l’occurrence d’espèces herbacées des écosystèmes pastoraux du Sénégal avec 3 458 enregistrements. Pour les espèces ligneuses, 2 338 enregistrements ont été réalisés. En outre, l’Ise en profité pour mettre en place une mine de données sur la diversité des espèces végétales sur plusieurs sites, tout en menant des travaux dans les Niayes qui ont permis d’enregistrer 908 individus sur la liste d’espèces herbacées. Concernant l’avifaune, la Direction des eaux et forêts et la Direction des aires marines communautaires (Damcp) ont produit un éventail de données sur les oiseaux où 4 919 enregistrements ont été réalisés. Pour le Directeur de l’Ise Bienvenu Sambou, et coordonnateur du projet Senbio-infos, un travail colossal a été mené pendant deux ans pour atteindre tous ces résultats, avec la collaboration d’un consortium de huit institutions. Selon lui, la préoccupation principale est de centraliser les données existantes. « L’idée c’est de centraliser les données, parce que la biodiversité est transversale », a-t-il déclaré lors de l’atelier sur l’état de la biodiversité au Sénégal sur différents sites du Sénégal organisé par la l’Ise et la Direction des Parcs Nationaux.

Saër DIAL

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