Guinée-Bissau : une mission de la CEDEAO exprime sa profonde préoccupation face à la crise politique persistante dans le pays

A la demande de Faure Essozimna Gnassingbe, Président de la République Togolaise, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, une délégation de haut niveau conduite par S.E Prof. Robert Dussey, Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et de l’Intégration Africaine de la République Togolaise, Président du Conseil des Ministres de la CEDEAO, a effectué une mission à Bissau, les 1er et 2 décembre 2017.

L’objectif principal de cette mission, selon le communiqué parvenu à www.lactuacho.com,  était de procéder, avec toutes les parties prenantes à la crise que connaît la Guinée-Bissau, à l’évaluation de la mise en œuvre des Accords de Conakry et de Bissau, aux fins d’en rendre compte aux prochaines réunions statutaires de la CEDEAO qui se tiendront à Abuja (Nigeria) du 12 au 16 décembre 2017.

 

Outre le Chef de la diplomatie Togolaise, cette délégation de haut niveau, comprenait également le Ministre d’Etat, Secrétaire Général à la Présidence de la République de Guinée, représentant le Médiateur de la CEDEAO pour la Guinée-Bissau, le Représentant du Ministre en charge des Affaires Etrangères de la République du Sénégal ainsi que le Président de la Commission de la CEDEAO.

Au terme des rencontres et échanges qu’elle a eus avec les différentes parties prenantes de la crise, et en attendant les décisions qui découleront du compte rendu qui sera fait au Conseil des Ministres et à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, la délégation :

  1. Constate que les trois (3) mois accordés aux Autorités bissau-guinéennes lors du Sommet de Monrovia, en juin 2017, pour mener des consultations internes en vue d’une solution consensuelle à la crise sont arrivés à échéance le 3 septembre 2017, sans résultat. Note par ailleurs que l’engagement pris par les Autorités bissau-guinéennes à ce Sommet de présenter un plan de sortie de crise n’a pas été respecté ;
  2. Exprime sa profonde préoccupation face à la crise politique persistante dans le pays et les manifestations, les répressions policières qui en découlent ;
    Exhorte les parties à respecter les libertés publiques notamment le droit de manifester pacifiquement ;
  3. souligne la nécessité urgente pour les parties prenantes bissau-guinéennes d’œuvrer résolument à la mise en œuvre effective des Accords de Bissau et de Conakry ;
  4. appelle tous les dirigeants politiques de la Guinée-Bissau, y compris le Président de la République, le Président de l’Assemblée Nationale et les dirigeants des partis politiques à faire preuve de grande retenue, du sens de l’Etat et de responsabilité et à respecter la Constitution du pays en vue de parvenir à une solution à l’impasse politique actuelle qui compromet les avancées fragiles sur la voie de la consolidation de la Paix et de la Stabilité en Guinée-Bissau ;
  5. souligne également l’importance que revêt l’organisation d’élections libres, justes et crédibles dans les délais prévus par la Constitution et, à cet égard, exhorte tous les acteurs bissau-guinéens à placer les intérêts suprêmes de leur pays et de leur peuple au-dessus de toutes autres considérations et de commencer à œuvrer à la création de conditions propices au bon déroulement des élections législatives en 2018 ;
  6. réserve la décision relative à l’application des sanctions collectives et individuelles et le maintien ou le désengagement des Forces de la Mission Militaire de la CEDEAO (ECOMIB) à l’appréciation que feront les Chefs d’Etat et de Gouvernement du compte rendu de cette mission à l’occasion de leur 52èmeSommet qui aura lieu à Abuja le 16 décembre 2017 ;
  7. félicite les Forces de défense et de sécurité de la Guinée-Bissau pour leur position de neutralité à l’égard des acteurs politiques et les encourage à demeurer dans cette position républicaine ;
  8. Note avec satisfaction le niveau et la qualité de la collaboration de notre organisation régionale avec les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne et la CPLP

 

Momar Diack SECK
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