Grossesses précoces en milieu scolaire: 1971 cas recensés entre 2011 et 2014

Les grossesses précoces en milieu scolaire constituent un véritable fléau au Sénégal. En effet, entre 2011 et 2014, une étude menée sur le phénomène a révélé que 1971 cas de grossesses ont été recensés.
Les grossesses précoces et les mariages forcés constituent un sujet de préoccupation majeure, surtout en milieu scolaire au Sénégal. Ainsi, entre 2011 et 2014, 1971 cas de grossesses précoces ont été recensés. Parmi les victimes, 1198 filles-mères sont des célibataires, contre 773 mariées. Soit un pourcentage de 60,8%, contre 39,2% de filles mariés au moment de la grossesse.
Ces révélations ont été faites, hier, par Mamadou Khouma, Inspecteur de l’enseignement élémentaire secondaire, en service à l’Inspection régionale de Diourbel, lors de la restitution d’une étude portant sur le phénomène dans les régions de Kolda, Vélingara, Fatick, Matam, Tambacounda, Podor et Sédhiou.
Dans sa présentation, Mamadou Khouma a noté que 71,9% des cas de grossesses concernent les élèves entre la 6e et la 3e. 28,1% des grossesses surviennent chez des élèves qui sont entre la 2nde et la Terminale. 45% des victimes ont entre 16 et 17 ans, 31% entre 13 ans et 15 ans et 24% concernent les filles entre 18 ans et 19 ans.
71,9%  des grossesses concernent les élèves entre la 6e et la 3e
L’Inspecteur de l’enseignement élémentaire secondaire de souligner que 602 cas de grossesses précoces ont été enregistrés entre 2011 et 2012, contre 741 entre 2012-2013 et 628 en 2013. «Entre 2011 et 2013, le nombre de grossesses constatées a connu une augmentation. Si l’on tient compte de la localité, on constate une baisse du nombre de grossesses partout entre 2013 et 2014, sauf à Kolda, à Fatick, à Diourbel et à Tambacounda», a relevé M. Khouma.
Dans ce rapport, il ressort que la région de Sédhiou caracole en tête, avec un taux de 30%, soit 1 sur 3 filles victimes de grossesses précoces. Suivent, respectivement, Ziguinchor (19%), Kolda (9%), Matam (6%), Thiès (6%), Kédougou (5%), Saint-Louis (5 %) et Fatick (5%). Concernant les autres régions, à savoir : Kaffrine, Dakar, Diourbel, Louga et Kaolack, le taux se situe entre 4% et 2%. Le document de souligner que dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Tambacounda, 60,75% des grossesses concernent des célibataires, 49%  des cas sont l’œuvre des élèves, 11,12% concernent les étudiants et 75,4% concernent la tranche d’âge située entre 13 ans et 17 ans.
Sédhiou, Ziguinchor et Kolda en tête
Mamadou Khouma a aussi montré que ces grossesses précoces constituent un facteur de contreperformance au plan scolaire. Car, fait-il remarquer, 54,43% des filles tombées enceintes abandonnent leur scolarité, 39,39% redoublent leurs classes et 15,16% parviennent à reprendre leurs études. Les taux d’abandon et de redoublement sont plus élevés chez les filles qui sont dans les liens du mariage, que celles célibataires.
D’après M. Khouma, les adolescentes ne sont pas bien préparées à faire face «aux pressions sexuelles qui conduisent aux grossesses précoces». Cela, étant donné que «c’est à partir de la classe de 4e que le nombre de grossesses contractées par des élèves apparaît le plus important».
54,43% des victimes abandonnent leur scolarité
Raison pour laquelle, il a invité les autorités étatiques à élaborer une stratégie nationale de promotion de la santé à l’école. Cela, en «renforçant l’éducation sexuelle complète dans les programmes scolaires, incitant les surveillants des écoles à jouer pleinement leur rôle dans la vie de l’établissement et rendant obligatoire la tenue scolaire ou l’uniforme afin d’éviter aux filles de porter de vêtements jugés indécents».

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Dieyna SENE
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