Grossesses précoces: des milliers de fillettes tombent enceintes à l’école en Côte d’Ivoire

4 471 cas de grossesses ont été recensés dans le milieu scolaire en Côte d’Ivoire. C’est ce qui ressort d’un rapport publié par le ministère de l’Education nationale en avril 2017. Ces grossesses ont été contractées depuis le début de la rentrée 2016-2017 en septembre dernier. Une ONG, Cavoequiva, vient en aide à ces filles souvent éloignées de leur famille.

A 14 ans, alors qu’elle était en classe de 5e, Fatou a quitté l’école pour s’occuper de sa grossesse. Un an plus tard, son fils et elle vivent grâce à l’ONG Cavoequiva qui prend en charge les jeunes mères célibataires.

Depuis, Fatou a abandonné l’école, mais caresse le rêve de pouvoir y retourner un jour. « J’étais en classe de 5e, j’ai rencontré un jeune élève de mon école avec qui je sortais, puis je suis tombée enceinte. Il n’a pas reconnu être l’auteur de la grossesse. Je me suis rendue à l’ONG et c’est ici qu’on s’est occupé de moi jusqu’à l’accouchement. Aujourd’hui, si l’ONG m’aide à retourner à l’école, je serais très ravie parce que j’ai toujours rêvé d’être aide-soignante. »

Comme Fatou, plus de 4 000 cas de grossesses déclarées ont été enregistrés dans les écoles en Côte d’Ivoire depuis la rentrée scolaire. Selon Mariam Ouattara, directrice exécutive de l’ONG Cavoequiva, la plupart des victimes vivent dans des conditions précaires. Elles sont donc la cible de tous types de prédateurs. « Dans la plupart des cas, soit les enfants ont été mises enceinte par les professeurs parce que les filles sont dans une situation de vulnérabilité. Elles ont quitté leur village, se sont retrouvées dans un autre et n’ayant pas assez de moyens, elles sont en proie à ces auteurs-là. Et il y aussi les élèves qui sont auteurs de grossesses. »

Les grossesses en milieu scolaire sont un véritable problème de société en Côte d’Ivoire. Selon le rapport du ministère, le quart des grossesses enregistrées cette année en milieu scolaire concernent des filles âgées seulement de 9 à 14 ans.

Source RFI

Momar Diack SECK
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