Un proche du pouvoir a déclaré, il y a peu de jours, ne plus reconnaître Macky Sall. Il a dit vrai. D’ailleurs, il n’est pas le seul à constater que, celui qui préside aujourd’hui aux destinées de ce pays, a beaucoup changé. On note en lui, un changement négatif, par rapport à ses convictions politiques de départ, qui ont fait que les Sénégalais ont porté leur choix en lui.
Le train de vie de l’Etat dont il avait promis de baisser drastiquement, ne cesse de grossir. La traque aux biens mal acquis, un point central de sa politique, est devenu un quasi fiasco.
En plus, c’est l’Etat qui semble être traqué dans cette affaire par ses propres avocats. Le comble, c’est surtout, ce revirement spectaculaire du pouvoir qui a blanchi tour à tour, Karim Wade et Aïda Ndiongue, initialement déclarés coupables de crime d’enrichissement illicite.
Il s’y ajoute que le gouvernement a aussi essuyé un revers de taille à la cour d’appel de Paris face à Wade fils. Toujours dans l’affaire des biens mal acquis, l’Etat doit également restituer à Aïda Ndiongue les biens qui lui ont été confisqués. Finalement, au regard de tout ce cirque, il y a lieu de se demander, si l’Etat a obtenu satisfaction dans cette campagne de chasse aux supposés « délinquants économiques ».
Attendu, sur sa promesse de promouvoir une « gestion sobre et vertueuse », le régime de Macky Sall a fini de beaucoup décevoir sur ce point. Des fautes de gestions graves, relevées par les services étatiques compétents et incriminant des dignitaires du régime, sont restées jusque-là impunies.
La déception est très grande quant à la lutte contre l’impunité et l’injustice. En effet, beaucoup de proches du chef de l’Etat, coupables de malversations économiques avérées, sont délibérément laissés en liberté, tandis que, d’autres, parce qu’ils sont contre le régime, sont emprisonnés sans parfois, le minimum de respect de leur présomption d’innocence.
On ne peut comprendre de telles grossièretés, tant l’espoir fondé en ce régime, était grand. De plus, ils nous avaient promis de redresser ce pays par une « gestion sobre et vertueuse ». Mais au lieu de s’employer à rectifier le tir, on observe plutôt un enlisement de ce pouvoir dans l’abîme de la déraison.
Sinon comment comprendre ce mutisme du gouvernement face à la crise scolaire ?
Comment comprendre cette recherche effrénée de l’extravagance à travers ces investissements de luxe, telle que la construction d’un nouveau palais de la République, alors que les urgences foisonnent ailleurs ?
On voit bien que l’intérêt général est bafoué sans vergogne. Tout ce qui compte pour ce régime, c’est la réélection de Macky Sall en 2019.
Osons le dire.
Jean Nzalé