Goulots d’étranglement du Secteur Privé : Un Mémorandum sur les contraintes et des esquisses de solutions bientôt sur la table du Président

La Chambre de Commerce d’Industrie et d’Agriculture de Dakar,  (CCIAD) a organisé hier Mardi 20 Mars 2018, une rencontre axée sur le thème « Ces goulots qui étranglent le Secteur Privé : Solutions et perspectives ».

Dédiée au secteur privé et aux opérateurs économiques sénégalais tous secteurs confondus,  cette matinée d’échange qui a réuni de grands acteurs économiques comme les leaders du patronat sénégalais-(CNES-CNP), l’UNACOIS des commerçants, les transporteurs et autres, a été un moment de diagnostic pour situer et lister les obstacles qui nuisent à l’émergence des entreprises.

Mais dans son discours d’ouverture, Daouda Thiam, le président de la CCIAD, a tenu à souligner que cette rencontre, loin d’être un mur de lamentation, est une opportunité qui doit être aussi saisie pour lister les maux et trouver des propositions de solutions, car l’objectif final, est, après synthèse, de déposer un mémorandum auprès du président Macky Sall.

Ces questions centrales

Ainsi à tour de rôle, de nombreux acteurs économiques ont abordé les problèmes qui  freinent les opportunités à saisir pour le Secteur Privé pour accompagner cette volonté d’émergence du Sénégal.

Sur une annonce récente, source de fierté de nos gouvernants, une question somme toute intéressante a été abordée sur la part du Secteur Privé dans cette croissance annoncée de 7,2%.

De Babacar Ndiaye, le vice-président de la a Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) à Ibrahima Lô le vice-président Unacois Jappo, en passant par Moustapha Tall, l’Opérateur économique plus connu dans l’importation du riz, sans oublier Lamine Sow du GES (qui regroupe des acteurs économiques), des nombreuses questions ont été abordées portant sur :

Quel rôle a joué le Commerce, l’Industrie et l’Agriculture dans cette croissance ? Quand le Sénégal, dans sa chaine des valeurs, va-t-il produire, transformer, exporter pour mieux assoir sa part des 3% de l’Afrique dans le commerce mondial ? Qu’est ce qui freine cette ambition ? Où sont les emplois créés ? L’environnement des affaires est-il propice  pour ce faire ?

Une pléthore de sujets méritant chacun, un débat et des avis d’experts a été esquissée, en plus du rôle  que doit jouer le Secteur Privé face aux opportunités des découvertes de gaz, des mines et du pétrole.

Babacar Ndiaye, un des intervenants a beaucoup insisté  sur la présence des sociétés étrangères qui semblent êtreplus favorisées, demandant de mieux impliquer le Secteur Privé dans les négociations, de les ouvrir à la CCIAD et au Secteur Privé national.

« Avec une  croissance portée par des sociétés étrangères, les retombées sur le plan économique et social ne seront ressenties que par leur pays d’origine des siciétés bénéficiaires. C’est évident qu’une  croissance qui n’est pas portée par le secteur privé national ne bénéficie pas aux Sénégalais », at-il soutenu.

Pourquoi ce long silence du nouveau DG du Port de Dakar ? Quid du Marché Sandaga incendié ?

Daouda Thiam, le président de la CCIAD a aussi déploré la nonchalance notée du côté du Port Autonome de Dakar. Approché depuis son arrivée, pour discuter des goulots d’étranglement et trouver des solutions aux urgences, Aboubacar Sadikh Bèye semble ne pas comprendre l’urgence du moment.

L’homme semble s’emmurer dans un long silence qui n’a le mérite que d’irriter les acteurs économiques, plus précisément le Secteur privé Sénégalais.

Le cas du marché Sandaga, ravagé par un incendie, il y a presque bientôt cinq ans a aussi été évoqué. Car,  selon un des acteurs, la moindre avancée n’a été pas notée dans ce dossier de ce qui fut un des poumons économiques des commerçants, commerçantes, marchands ambulants et d’autres acteus du secteur informel de Dakar.

Les banques en mode vampire ?

L’autre difficulté et pas des moindres, souvent  notée et déplorée par le Secteur privé a été l’éternelle question des banques jugées usurières « qui ont plutôt tendance à ruiner des géants de l’économie »…

Au-delà du récent « cas de Bocar Samba Dièye », Moustapha Tall un opérateur très connu dans l’importation du riz a partagé sa triste expérience. Un déboire commencé du temps de la dévaluation, il y a plus de vingt ans, mais qui perdure avec les mêmes pratiques.

Ce qui fut un trait d’union pour Abdoulaye Sow, expliquant la faiblesse des opérateurs nationaux d’accéder aux milliards des marchés publics, un mal qui découle  surtout, selon lui,  de la non-assistance de l’Etat au Secteur Privé.

Une synthèse de ces contraintes évoquées et les solutions proposées sera remise sous forme de mémorandum au Chef de l’Etat, le président Macky Sall.

Michel DIEYE

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Michel DIEYE

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