Gestion publique : Les accaparements de terres coûtent à l’Afrique son développement économique, selon le Pr Samir Amin

En marge d’un symposium organisé à Dakar, le Professeur Samir Amin (photo) a déclaré que l’accaparement des terres participe en grande partie au retard dans le développement économique des pays africains.
Dénonçant une forme de mondialisation qui défavorise les « petites » économies, l’universitaire franco-égyptien a rappelé que le salut du continent africain passe par un retour à l’agriculture paysanne qu’accompagneront de solides réformes foncières.

« La ligne générale du développement du capitalisme à travers l’histoire est fondée sur l’expropriation de la majorité de la paysannerie et donc entraînant, entre autres, une émigration des campagnes vers les villes ou vers l’étranger ou les deux en même temps. Cette ligne de développement proposée par la Banque mondiale, l’Union européenne, par tout le monde, est une voie sans issue parce qu’une désagrégation de la paysannerie africaine ne peut donner à la planète que des bidonvilles », a expliqué, catégorique, le directeur du Forum du Tiers-monde et président du Forum mondial des alternatives.

Si le Pr Amin est aussi alarmiste, c’est sans doute parce que le phénomène de l’accaparement des terres prend des proportions inquiétantes, particulièrement en Afrique, le nouvel eldorado des multinationales agro-industrielles. Dans son rapport publié le 11 octobre 2016 intitulé « Land Matrix Analytical Report II: International Land Deals for Agriculture », le projet Land Matrix révélait ainsi que depuis l’an 2000, les pays africains ont enregistré 422 transactions foncières, soit 42% du total des transactions recensées à l’échelle mondiale.
(Source : Agence Ecofin)

Saër DIAL

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