GESTION DU FONDS NATIONAL DE RETRAITES : Les dépenses évaluées à 1 % du Pib en 2014

L’amélioration des conditions socio-économique des groupes vulnérables, comme les retraités est un enjeu majeur pour la protection sociale. Raison pour laquelle, la Banque mondiale lors de la réunion du Comité interministériel de pilotage de la stratégie nationale de protection sociale a exposé ses craintes.

Les dépenses du Fonds national de retraites (Fnr) et du régime de l’Ipres, qui augmentent presque tous les ans, préoccupent le groupe des partenaires techniques de la Banque Mondiale. Selon la spécialiste en protection sociale de ladite institution au Sénégal, Solène Rougeaux, qui a pris part hier à la réunion du Comité interministériel de pilotage de la stratégie nationale de la protection sociale, les dépenses du Fnr sont très importantes et augmentent tous les ans sans que le Fnr soit en équilibre budgétaire. À titre illustratif, elle souligne qu’« en 2014, les dépenses totales du Fonds national de retraites étaient de 1% du Pib et avaient largement augmenté entre 2010 et 2014, même si le nombre total des bénéficiaires avait peu évolué ».

Et de poursuivre : « De plus, bien que les réformes du début des années 2000 aient permis de résorber les déficits de trésorerie et de créer des excédents, la situation excédentaire du fonds n’a été que de courte durée car le déficit était à nouveau observé en 2011 ». Ainsi, elle a profité de cette rencontre du Comité interministériel pour déclarer qu’en 2013, le Fnr a été déficitaire de 4 milliards F CFA et a utilisé son solde créditeur pour faire face au déficit. Suffisant pour tirer la sonnette d’alarme. « À ce rythme, dans 6 ans, le Fnr ne disposera plus de solde créditeur et son déficit devra directement être comblé par le budget de l’Etat, au détriment des autres programmes de l’état », a-t-elle alerté.

S’agissant du régime de l’Ipres financé par un système où les cotisations des travailleurs actuels sont utilisées pour payer les pensions des retraités actuels, cette dernière de préciser : « Ce régime a accumulé un excédent qui génère des revenus de placements ». En 2014, affirme-t-elle, « le revenu de placements représentait environ 11% des revenus de cotisation. Cependant, la même année, la cour des comptes a pointé du doigt plusieurs aspects de la gestion financière des recettes, des investissements et des techniques de l’Ipres ». Non sans faire savoir que « ces éléments, sans réforme majeure de la gestion de l’Ipres, laissent présager une dégradation progressive de la situation financière de l’Ipres ».

Pour corriger les disfonctionnements, le Groupe des Partenaires Techniques et Financiers pour la Protection Sociale a formulé des recommandations. Parmi lesquelles la nécessité de revoir le système de retraite dans sa globalité pour assurer sa durabilité financière et son équité. Evaluer la situation financière du Fnr, la performance financière du système de l’Ipres, et l’équité des prestations du Fnr et de l’Ipres. Mais aussi et surtout d’impliquer davantage les partenaires de la société civile, représentants des travailleurs et des employeurs pour un meilleur alignement du système de protection sociale aux besoins des bénéficiaires, et une meilleure redevabilité et gouvernance du système. La Déléguée générale à la Protection sociale, Anta Sarr Diacko, prenant la parole, a faite savoir que de niveau de couverture des pensions de retraites qui est de 6,2 % au Sénégal est jugé très faible. Selon elle, le Sénégal va bientôt se doter d’un Système social inclusif, même si un dispositif est mis en place pour une bonne stratégie de prise en charge de la protection sociale.

Saër DIAL

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