Gambie Mort d’un autre opposant proche Ousaïnou Darboe en prison

Dire que les lieux de détention en Gambie sont des mouroirs pour opposants au régime du Président Yahya Jammeh est une lapalissade. Déjà durement frappé par la mort de Solo Sandeng et l’arrestation d’Ousainou Darboe, un autre membre important du directoire politique national du Parti Démocratique Uni de Gambie (UDP) est décédé dans les premières heures de ce samedi 20 août en prison où il purgeait une peine de trois ans avec 18 de ses camarades de parti.

Selon le bureau de l’UDP, Ebrima (Solo) Kurumah est mort aux premières heures de la matinée du samedi, à l’hôpital Royal Victoria Teaching Hospital de Banjul, des suites de complications d’une opération ratée effectuée en catimini sur ce détenu politique pendant la nuit.

Car Ebrima Kurumah est un des responsables de l’UDP arrêtés le 9 mai dernier, alors qu’ils manifestaient leur solidarité à leur leader et leurs camarades arrêtés les 14 et 16 avril 2016.

Des sources à la Prison Mile Two confirment la mort du responsable national des coordinations de l’UDP et informent que le défunt était gravement malade dans sa cellule de prison, depuis plusieurs semaines.

Or, nous dit-on, malgré son état de santé devenu totalement incompatible avec la vie du milieu carcéral, David Colley, le directeur de l’administration pénitentiaire, lui a refusé des soins et encore moins l’accès à un médecin.

Il a fallu que l’état de santé d’Ebrima Kurumah se dégrade complètement pour qu’une évacuation soit autorisée à l’hôpital, sans que ses parents ne soient au courant, selon nos sources. L’opposant est décédé après sa sortie du bloc opératoire où les chirurgiens n’ont pas réussi à juguler son mal.

Selon le directoire national de l’UDP, le fait que Ebrima Solo Kuruma ait été opéré sans le consentement de sa famille est un élément suffisamment éloquent pour avoir des doutes et ne pas écarter la thèse d’un assassinat par l’Etat gambien dans sa quête de supprimer toute l’élite de l’UDP. Ousainou Darboe, qui lui aussi purge une peine de prison de trois ans, a ainsi appelé le régime de Yahya Jammeh à « ouvrir une enquête indépendante approfondie et complète sur les circonstances entourant la mort de Kurumah et à libérer sans conditions tous les prisonniers politiques ».

Source enqueteplus.com

Momar Diack SECK
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