Mme Karima Bounemra Ben Soltane, directrice, Institut Africain de Développement Economique et de Planification (IDEP), commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies (CEA), estime que le flux financier illicite en provenance de l’Afrique se mesure à plus de 50 milliards de dollars.
La déclaration a été faite en marge de la cérémonie de lancement de trois publications phares dont le projet profil Sénégal ;le rapport économique sur l’Afrique 2016 et le rapport sur la bonne gouvernance 2016.
C’est le Bureau sous -régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a procédé ce mardi 14 juin 2016 à Dakar à leurs présentations.
Composée de 54 Etats membres, la CEA est bien placée pour contribuer spécifiquement à la recherche de solutions aux défis de développement du continent. Pour la CEA, les Africains doivent rechercher une croissance tenant surtout compte de leurs priorités et à même d’entraîner une transformation structurelle.
« Si on regarde aujourd’hui le flux financier illicite en provenance de l’Afrique, on le mesure à plus de 50 milliards de dollar. Il faut se doter de moyens pour bien appréhender cette corruption. La corruption n’est pas seulement d’affaire d’acteurs nationaux ou de gouvernementaux mais le fait de tous les acteurs au développement, secteur public, secteur privé mais également le fait de relations de l’Afrique avec ses partenaires étrangers et donc la dimension internationale fait partie de points que le rapport regarde avec beaucoup d’attention, les responsabilités sont partagées. Les remèdes sont des remèdes à déterminer de manière conjointe entre l’Afrique et ses partenaires », souligne Mme Karima Bounemra Ben Soltane.
L’IDEP accueillait le lancement et la diffusion de trois rapports importants, de trois rapports phares qui ont été conçus et publiés par la commission économique pour l’Afrique des Nations-Unies (CEA).
Le premier rapport est un rapport annuel, c’est un rapport économique pour l’Afrique dont le thème cette année est l’économie verte, l’industrialisation verte.
Le deuxième portait sur le profil pays, le profil du Sénégal qui fait partie d’une série de 20 profils pays qui ont été lancés.
« Le troisième, est un rapport sur la gouvernance, un regard sur les questions de la corruption. On regarde les dimensions de mesure, la pertinence des systèmes mesures actuelles. L’ouverture à l’ensemble des acteurs qui sont d’une manière ou d’une autre impliqués dans la gouvernance dans la corruption et en même temps la composante internationale de cette corruption ». a Expliqué la Directrice.
Elle précise que le rapport sur la corruption, c’est d’abord la manière dont la corruption est appréhendée, mesurée. Et la bonne gouvernance est considérée comme une condition sine-qua none au développement et à l’accélération du développement, d’où l’importance de lutter contre tout ce qui entrave la bonne gouvernance dont la corruption. Pour ce qui est du Sénégal, elle a tenu à préciser, qu’il y a des préoccupations notamment sur la persistance du chômage, l’absence de qualification des jeunes et la question de la gouvernance.
Pour le ministre de l’environnement et du développement durable, M. Abdoulaye Bibi Baldé, avance : « La brève revue du profil pays de la CEA, en particulier celui du Sénégal soumis à notre attention, a fini par nous convaincre que ce n’est pas un exercice de plus. En effet, le document donne une cartographie à la fois économique et social, aborde des thématiques majeures en ce qui concerne la transformation structurelle, tout en étant basé prioritairement sur des données de source nationale ».