Tout juste réélu pour quatre ans à la tête de la Fifa, Sepp Blatter a dénoncé ce samedi la campagne de « haine » de l’UEFA. Il juge « lamentable » que Michel Platini ait demandé sa démission et soupçonne les Etats-Unis de vengeance.
Au lendemain de sa réélection pour un cinquième mandat à la tête de la FIFA, Joseph Blatter a déclaré avoir « été affecté par les attaques » nées du scandale de corruption qui a ébranlé la Fédération cette semaine.
« Je pardonne mais je n’oublie pas »
Conforté la veille dans son rôle de patron du football mondial, Sepp Blatter, n’a pas tardé à réagir au sortir d’une semaine cataclysmique. Dans une interview à la chaîne suisse RTS, le président de la FIFA dénonce une « haine, venue non pas seulement d’une personne à l’UEFA, mais d’une organisation, l’UEFA, qui n’a pas compris qu’en 1998 il est devenu président ». Interrogé à propos de Michel Platini, le président de l’UEFA, qui avait appelé à sa démission, Blatter répond : « Je pardonne à tout le monde, mais je n’oublie pas. »
« Démissionner, ça voudrait dire que je suis coupable »
Alors que certains dirigeants européens militent pour que l’UEFA sorte de la FIFA afin de protester contre ces scandales à répétition, Blatter expose ainsi ses relations futures avec l’Union : « Nous ne pouvons pas vivre sans l’UEFA et l’UEFA ne peut vivre sans nous. » Un constat beaucoup moins clair pour Michel Platini qui rappelait ce matin qu’une réunion se tiendra le 6 juin prochain, jour de la finale de la Ligue des champions, « et que nous verrons ce qu’il convient de faire. » Appelé à la démission par ce dernier, Sepp Blatter pense que celle-ci, si elle avait eu lieu, s’apparenterait à un aveu de culpabilité : « Démissionner ça voudrait dire que je suis fautif, or je lutte depuis quatre ans contre toute corruption. »
« Des signes qui ne trompent pas »
Blatter s’est en outre dit « choqué » par les déclarations de Loretta Lynch, la ministre de la justice américaine, qui avait dénonce le règne de la corruption à la Fifa. Concernant l’arrestation de sept responsables de l’organisation à Zurich mercredi, le Suisse de 79 ans estime qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence : « Il y a des signes qui ne trompent pas: les Américains étaient candidats à la Coupe du monde de 2022 et ils ont perdu (…) Si les Américains ont à faire avec des délits d’argent ou de droit commun qui concernent des citoyens nord ou sud-américains, qu’ils les arrêtent là-bas, mais pas à Zurich alors qu’il y a un congrès ». Et de lancer: « N’oublions pas qu’ils (Etats-Unis) sont le sponsor numéro un du Royaume hachémite, donc de mon adversaire (le prince Ali, ndlr). Cette affaire ne sent pas bon ».
Source TFI