Espèces protégées en voie d’extinction : le pangolin chassé pour sa chair et ses écailles

Le pangolin, un mammifère entièrement protégé par la Convention internationale sur le commerce des espèces sauvages menacées d’extinction (CITES) est prisé par les trafiquants. La viande de cet animal se consomme principalement en Afrique et en Chine.

Les écailles sont également sensées avoir des propriétés médicinales comme la guérison de l’asthme et du cancer. C’est d’ailleurs pour toutes ces vertus que possède le pangolin, qu’il est illicitement commercialisé par les trafiquants qui encourent des peines de prison, une fois mis aux arrêts.

Unique mammifère recouvert d’écailles, le pangolin est le mammifère le plus victime au monde du trafic, avec plus d’un million d’individus capturés et chassés au cours des dix dernières années, selon les derniers chiffres de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN).

Les chasseurs locaux de pangolins tendent de plus en plus à vendre leur gibier plutôt que de le consommer eux-mêmes. Ceci est directement dû au prix de l’animal sur le marché international. Selon un agent forestier,  le prix du pangolin a drastiquement augmenté. Cependant, la plupart des chasseurs ne sont probablement pas des trafiquants locaux mais des membres d’une organisation criminelle plus large.

Selon certaines sources, le trafic de pangolin et de ses écailles s’effectue au Togo par le port autonome de Lomé,  une plaque tournante de trafic des espèces protégées. Pourtant en Côte d’Ivoire, une saisie de trois tonnes d’écailles de pangolin a été réalisée le 27 juillet 2017.

Les trafiquants avaient en leur possession près de trois impressionnantes tonnes d’écailles de Pangolins venant des forêts ivoiriennes mais également d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, notamment de la Guinée Conakry et du Liberia. D’après le Réseau Eagle-Côte d’Ivoire, c’est plus de 4000 pangolins qui ont été tuées pour pouvoir réunir ses 3000 kg.

Ces trafiquants, bien connectés à l’international et travaillant en connexion avec des Asiatiques, seul marché pour les écailles de pangolins, utilisent des méthodes sophistiquées pour traverser les frontières internationales avec de grandes quantités de contrebande. Malgré l’augmentation des contrôles de police, les trafiquants réussissent toujours à exporter les pangolins hors des pays.

En effet, un agent de contrôle a déclaré qu’il est difficile de tracer le commerce et l’exportation du pangolin. Les chasseurs de pangolins locaux vendent davantage les produits illicites dont le pangolin et ses écailles à des travailleurs asiatiques présents dans les secteurs du bois et l’agro-industriel qui par la suite, les exportent en Asie.

Le pangolin reste aujourd’hui encore méconnu des chercheurs, incapables de donner une estimation de sa population mondiale. Les experts préviennent malgré tout que leur disparition modifierait l’écosystème des forêts tropicales, en augmentant les populations de fourmis et de termites dont se nourrissent les pangolins.

La chasse illicite et le commerce du pangolin ont amené les responsables de la CITES au cours de la 17ème conférence en septembre 2016 à Johannesburg, à classer l’espèce parmi les plus menacées au monde, et à en interdire le commerce.

Au Togo, le pangolin est souvent chassé pour sa chair. C’est après les années 90 que la commercialisation de ses écailles a commencé.

« Ici à Kuma, on tue souvent de pangolins. Leur chair est succulente. Avant, on jetait leurs écailles et c’est depuis quelques années qu’on a appris qu’on pouvait commercialiser leurs écailles. En 2014, j’ai vendu un sac de 12 kilogrammes d’écailles de pangolins à un acheteur ghanéen. Notre village est proche de la frontière du Ghana, donc des acheteurs traversent des fois la frontière pour venir dans notre village acheter les écailles. J’ai attrapé un gigantesque pangolin enroulé dans un tronc d’arbre », a déclaré un agriculteur.

Le nouveau code pénal du Togo dispose à son article 796 que les personnes qui commercent les pangolins ou les produits issus de cet animal (comme les écailles) s’exposent à une amende et une peine pouvant aller jusqu’à 500.000 FCFA et six mois d’emprisonnement. (Eagle-Togo)

Correspondance particulière de

Nicolas Koffigan E. Adigbli Journaliste, Maître en Communication

Directeur ASPAM, DP « Le Nouvelliste »

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