Doudou Gnagna Diop, président du Front Social du Tourisme (Fst): « Le Tourisme ne peut pas émerger si les nationaux ne sont pas impliqués »

M. Doudou Gnagna Diop, président du front social du tourisme (Fst), fondateur de l’organisation nationale pour l’intégration du tourisme sénégalais (ONITS), en marge de leur réunion d’échange sur le secteur touristique, a estimé que le tourisme ne peut pas émerger sans l’implication des nationaux.
Aujourd’hui, quelle est la situation du Tourisme au Sénégal ?
La situation du tourisme au Sénégal est morose, très morose même. Pourquoi ? Parce que nous avons une baisse de fréquentation d’ année en année depuis pratiquement 5 ans et cela est dû à un problème de manque de promotion touristique dans les foyers émetteurs, une politique touristique qui n’est visible sauf ces derniers temps où le président Macky Sall a sorti des réformes qui peuvent donner un peu d’oxygène. Ensuite cela est dû à une absence de personnes ressources compétentes dans notre milieu.

On n’a pas préparé l’avenir du secteur depuis 40 ans. Et de ce fait, on n’arrive pas à innover, on n’arrive pas à suivre le marché du tourisme pour des accessibilités pour éviter la restriction dans le secteur. Voilà à peu prés l’état des lieux. Si nous allons dans la petite côte, la petite côte, on voit quasiment plusieurs grosses structures qui ont fermé. Donc ce qui implique forcément le chômage, des baisses d’économies locales, des pertes de recettes fiscales au niveau de l’économie nationale.

Et ce qui fait aussi quand ces structures ferment ces portes, elles laissent dans l’environnement des impacts négatifs incalculables au niveau social, environnemental et économique. En Casamance, le président de la république a donné un peu de bouffée d’oxygène en l’exonérant de certaines taxes. Nous avons le tourisme d’affaire qui marche bien dans les grandes villes comme Dakar, Thiès, Mbour.
Est-ce que vous pouvez nous lister les maux qui gangrènent concrètement le secteur du tourisme ?
Le premier mal, c’est cette politique touristique qu’on n’arrive pas à cadrer. L’autre mal, c’est l’accessibilité, nous avons un pays avec des infrastructures touristiques pas mal ces dix dernières années mais pour y accéder ça pose problème durant l’hivernage avec des routes impraticables. Dans notre pays, on ne sait pas qui est clandestin, qui est auberge, qui est résidence.

Il faudrait restructurer tout cela avec la même taxation, avec la même visibilité, avec la même accessibilité parce qu’aujourd’hui, on rentrer dans un hôtel mais pas dans une résidence parce que c’est privé et tout ce qui gangrène le secteur se passe là-bas : concurrence déloyale, les impacts négatifs, prostitution, drogue dans ces maisons informelles, donc il faut les formaliser.

Ce qui gangrène, c’est la concentration de produits inadaptés parce que la capacité de charge de Saly depuis les années 2000. Le Sénégal est loin pour le moment d’être une destination touristique. Et le Pse va nous amener vers une destination touristique.

Saër DIAL

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