Diohine/Fatick : les Saltigués prient pour un hivernage pluvieux et une présidentielle apaisée

« Les Saltigués (devins sérères) ont formulé des prières pour une élection présidentielle apaisée en 2019, un hivernage pluvieux à l’image des années passées », a rapporté à la presse Paul Faye, un habitant du village de Diohine, au terme de la cérémonie traditionnelle annuelle du « Mis » (chasse en sérère).

« Les Saltigués ont aussi prié pour la paix au Sénégal, le pardon entre les Sénégalais et l’avancement du pays face aux nombreux défis », a encore rapporté M. Faye, ancien directeur général de la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO), habillé en tenue traditionnelle et tenant à la main un vieux fusil.

Selon lui, « dès le lendemain de cette cérémonie, les paysans vont commencer à défricher les champs en attendant l’hivernage ».

Organisée avant l’hivernage depuis plusieurs années sur la place centrale du village de Diohine autour d’un arbre géant, la cérémonie du « Mis » célèbre le retour des Saltigués et des chasseurs de la brousse.

Un retour marqué par de grands moments de danses, de chants aux sons des tambours autour du grand baobab de la place dite « Bott » où s’asseyent les sages et notables du village.

Munis de sabres, de couteaux, de fusils, de lances, les Saltigués et les chasseurs, sous le regard des jeunes et femmes du village, ont fait plusieurs fois le tour du grand baobab témoin de la célébration de cette cérémonie vieille de plusieurs années.

Les autres temps forts de cette cérémonie ont été marqués par des séances de courses de jeunes cavaliers et des danses qui vont se poursuivre jusque dans les localités respectives des Saltigués et jeunes chasseurs de Diohine.

Le doyen du village Djiga Gning, un ancien combattant de la guerre d’Indochine âgé actuellement de 115 ans a appelé les jeunes « à se rapprocher des anciens pour s’approprier leurs connaissances » et apprendre les traditions et cultures sérères.

« Au Sénégal, malheureusement, plusieurs rites, traditions ancestrales et cultures sont actuellement abandonnées alors que c’étaient des pratiques qui servaient parfois à protéger nos populations, nos villages du mauvais sort ou des malheurs », a ajouté le sage Gning, qui a tenu à prendre part à cette cérémonie ancestrale malgré son âge très avancé.

Source APS

Dieyna SENE
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