Crise migratoire : ADHA dénonce l’enfer des migrants subsahariens en Libye

Communiqué :

C’est avec une grande consternation que nous avons visionné d’horribles images filmées, dans la nuit de mardi à mercredi, montrant les cadavres de près de 44 migrants subsahariens et une centaine blessés dans un raid contre un centre de détention à Tajoura, près de Tripoli. Ce fait vient s’ajouter au lot d’horreur des vidéos insoutenables filmées dans des prisons clandestines aux mains de trafiquants d’êtres humains, diffusées en février par Channel 4.

Ainsi, depuis le mois de janvier, plus de 2.300 personnes ont été ramenées et placées dans des centres de détention, selon l’ONU, ce qui augmente les chiffres à plus de 5.200 personnes en détention en Libye, sans oublier ceux qui sont vendus comme esclaves par des bandes organisées et l’embarcation de fortune partie de Libye qui a fait naufrage lundi 1er juillet au large de la Tunisie avec 86 migrants à son bord, dont 82 portées disparues.

Malgré les alertes des ONG sur cette catastrophe qui ne se situe pas seulement en Méditerranée mais également sur le sol libyen, certains pays européens continuent d’apporter leurs soutiens aux garde-côtes libyens pour qu’ils freinent les arrivées sur les côtes italiennes. En 2017, l’UE a validé un accord conclu entre l’Italie et Tripoli pour former et équiper les garde-côtes libyens.

Face à cette situation très alarmante, ADHA dénonce jusqu’à la dernière énergie les politiques migratoires de l’UE qui nourrissent un système de criminalisation, ainsi que l’absence de politique africaine pour faire face aux phénomènes.

L’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) rappelle que ce sont les pays africains qui assument l’essentiel du fardeau de la migration et par conséquent, payent le plus lourd tribut. Il est impératif et urgent de poursuivre la réflexion et de mettre en place de nouveaux mécanismes de sortie de crise, plus soucieux de la prise en charge des fléaux de la jeunesse africaine, parmi lesquels le chômage et le sous-emploi.

Ainsi, l’ADHA interpelle l’Union Africaine, l’Organisation des Nations Unies et toutes les organisations de défense des droits de l’Homme, pour une réelle prise en charge de la question des droits des migrants en Lybie, afin :

– D’effectuer des missions d’enquêtes pour situer les responsabilités et traduire devant les juridictions compétentes les auteurs de tels actes.

– D’inciter les Etats à plus de regard par rapport au phénomène migratoire et de s’attaquer aux causes de départ pour une meilleure compréhension du phénomène.

ADHA exhorte les autorités d’effectuer des missions d’enquêtes pour l’identification des éventuelles victimes sénégalaises et de recenser tous les migrants sénégalais pour les sortir des griffes de ces bandes organisées et les rapatrier pour leur proposer des alternatives autres que ces aventures dangereuses et sans lendemain.

 

Dakar, le 6 Juillet 2019

ADAMA Mbengue Président ADHA

Action pour les Droits Humains et l’Amitié

Momar Diack SECK
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